Vers une bataille «décisive» à Rafah

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Bande de GazaVers une bataille «décisive» à Rafah

De violents combats opposent ce vendredi l’armée israélienne au Hamas.

Une vue satellitaire de Rafah qui permet d'observer l'expansion des tentes et des abris de fortune pour les Palestiniens déplacés.

Une vue satellitaire de Rafah qui permet d'observer l'expansion des tentes et des abris de fortune pour les Palestiniens déplacés.

AFP

De violents combats opposent vendredi l’armée israélienne au Hamas dans le nord de la bande de Gaza, au lendemain de l’annonce par Israël d’une «intensification» de ses opérations à Rafah, dans le sud, en dépit des craintes internationales pour la population civile.

Après des jours de blocage des arrivées d’aide humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine, l’armée américaine a annoncé qu’un premier chargement avait commencé à être débarqué vendredi par la jetée provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza.

Au huitième mois de la guerre opposant Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas, l’armée israélienne a livré combat contre des forces palestiniennes dans le camp de réfugiés de Jabalia (nord), également visé par des bombardements aériens et tirs d’artillerie israéliens, selon des témoins.

Six personnes ont été tuées dans leur habitation bombardée, selon la Défense civile palestinienne, dont des équipes tentent de secourir d’autres habitants piégées dans les décombres.

A l’extrême sud du territoire palestinien, à Rafah, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir ciblé avec des tirs d’obus des troupes israéliennes «stationnées au poste frontière» avec l’Egypte.

La côte de cette ville où s’entassent des centaines de milliers de déplacés du conflit est sous le feu de la marine israélienne, selon des témoins, après des frappes nocturnes qui ont fait des blessés, selon l’hôpital koweïtien de la ville.

Bataille «décisive»

«Des troupes supplémentaires vont entrer à Rafah» et «l’activité (militaire) va s’intensifier», a annoncé jeudi le ministre de la Défense israélien, l’objectif affiché étant d’y anéantir les derniers bataillons du Hamas.

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a qualifié de «décisive» la «bataille de Rafah», qui vise aussi selon lui les «échappatoires et voies de ravitaillement» du mouvement islamiste palestinien, voué à la destruction par Israël depuis son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Selon un porte-parole militaire israélien, Nadav Shoshani, «il y a des otages à Rafah», enlevés le 7 octobre. «On opère pour créer les conditions pour les ramener à la maison.»

Depuis que l’armée a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d’une offensive terrestre d’envergure, «600'000 personnes ont fui», selon l’ONU. Quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là dans cette ville.

Des Palestiniens continuent de quitter l’est de Rafah ainsi que d’autres quartiers de la ville adossée à la frontière fermée avec l’Egypte.

M. Netanyahu a estimé que «la catastrophe humanitaire» à Rafah, redoutée par la communauté internationale, avait été évitée par Israël, affirmant que «près d’un demi-million de personnes avaient évacué la zone des combats».

A La Haye, au deuxième jour d’audience devant la plus haute juridiction de l’ONU saisie par l’Afrique du Sud qui affirme qu’Israël aurait intensifié une campagne «génocidaire» avec son opération militaire à Rafah, Israël a dénoncé vendredi des accusations «totalement déconnectées» de la réalité.

Depuis le déploiement le 7 mai de l’armée israélienne du côté palestinien du point de passage avec l’Egypte, plus aucune aide humanitaire n’y passe, l’Egypte et Israël se renvoyant  la responsabilité de ce bouclage.

L’armée israélienne a néanmoins affirmé que 365 camions d’aide humanitaire étaient entrés dans la bande de Gaza jeudi via les passage côté israélien de Kerem Shalom et d’Erez.

Tués par des «tirs amis»

L’ONU et des ONG mettent régulièrement en garde contre un risque de famine dans la bande de Gaza, où vivent quelque 2,4 millions d’habitants dont 70% ont été déplacés depuis le début de la guerre le 7 octobre.

(AFP)

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