Amnesty Suisse dénonce des méthodes d'intimidation

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Occupation des universitésAmnesty Suisse dénonce des méthodes d'intimidation

Dans le contexte des manifestations pro-palestiniennes, la liberté d'expression doit être protégée.

Eric Felley
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Eric Felley
Lausanne, le 7 mai 2024, les occupants dénoncent une prétendue complicité de l'Unil avec le régime israélien.

Lausanne, le 7 mai 2024, les occupants dénoncent une prétendue complicité de l'Unil avec le régime israélien.

Fabrice Coffrini/AFP

«Les universités et autres écoles doivent tolérer un certain niveau de nuisance et de perturbation». Dans un communiqué diffusé jeudi, Amnesty International revient sur le contexte général des occupations d'universités, qui ont marqué l'actualité helvétique ces deux dernières semaines.

Pour Anita Goh, responsable de campagne à Amnesty Suisse: «Manifester pacifiquement est un droit humain fondamental garanti par la Constitution et les traités internationaux de droits humains, en particulier par la CEDH. Toute personne ou autorité qui assume une tâche officielle, telle qu’une université ou une haute école, est ainsi tenue de le protéger, respecter et de contribuer à sa réalisation».

Perturbations «minimes»

Amnesty estime que ce principe demeure valable même si ces manifestations sont «susceptibles de heurter ou de mécontenter des personnes hostiles aux idées ou revendications qu’elles veulent promouvoir». Dans le contexte helvétique, Amnesty constate: «Les perturbations causées par les manifestations dans les universités et hautes écoles semblent minimes. Elles n’ont pas perturbé l’accès des membres de la communauté universitaire ou du grand public aux bâtiments, aux salles de cours ou encore aux voies de secours, ni n’ont eu d’impact sur la vie quotidienne de la population en général».

Tactique inacceptable

Cependant, Amnesty Suisse a constaté que certaines universités et hautes écoles «ont publiquement menacé ces manifestants pacifiques de sanctions académiques et/ou dépôts de plainte pénale, ignorant le fait qu’ils exercent un droit fondamental. Il s’agit d’une tactique d’intimidation inacceptable».

Amnesty concède toutefois que «le droit de manifester n’est pas absolu et les forces de l’ordre peuvent mettre en place des restrictions, à la condition de respecter les principes de légalité, légitimité et nécessité et de faire une pesée soigneuse des intérêts en présence».

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