La justice saisie pour des «propos antisémites» de Poupette Kenza

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FranceLa justice saisie pour des «propos antisémites» de Poupette Kenza

La vidéo de l'influenceuse, dans laquelle elle affirmait qu'elle ne «travaille pour aucune personne sioniste ou juive», a été signalée par la Dilcrah.

Poupette Kenza, de son vrai nom Kenza Benchrif, est une des influenceuses les plus populaires sur les réseaux sociaux français.

Poupette Kenza, de son vrai nom Kenza Benchrif, est une des influenceuses les plus populaires sur les réseaux sociaux français.

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La Dilcrah, instance gouvernementale française de lutte contre les discriminations, a annoncé jeudi saisir le procureur de la République des «propos antisémites» tenus sur les réseaux sociaux par l’influenceuse Poupette Kenza.

«Aucun partenaire juif»

«À la demande de la ministre Aurore Bergé, la Dilcrah signale au procureur de la République les propos antisémites tenus par cette «influenceuse» sur ses réseaux sociaux», a indiqué sur X la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT).

Dans un message vidéo, l’influenceuse comptant plus d’un million d’abonnés sur Instagram affirmait mercredi: «Je suis une propalestinienne, je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juive (...) Je n’ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif». Dans une seconde vidéo, elle a ensuite assuré s’être «mal exprimée» et avoir «rectifié» ses propos. «J’ai rien contre les juifs (..) j’ai juste contre les sionistes et ceux qui financent le génocide, ceux qui financent ce massacre», a-t-elle ajouté.

«Vague de haine»

Après avoir été inaccessible, son compte était à nouveau disponible jeudi en fin d’après-midi sur le réseau social Instagram, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. L’influenceuse y a posté un message où elle présente ses «excuses» pour «des propos graves» qu’elle a tenus.

Elle affirme par ailleurs faire l’objet «d’une vague de haine (...) sans précédent , accompagnée de menaces de mort et de viol». Après la plainte de la Dilcrah, elle juge en outre «lamentable et dangereux que le gouvernement français (l)'utilise et (la) jette en pâture à des fins politiques».

«C’est évidemment illégal»

Jeudi la ministre chargée de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé sur la plateforme X que «boycotter des femmes et des hommes en raison de leur identité ou religion, c’est évidemment illégal». «Face à l’antisémitisme, au racisme, je ne laisserai rien passer», a-t-elle ajouté en chargeant la Dilcrah de faire un signalement.

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a également annoncé sur X qu’elle déposait plainte «pour incitation à la haine et à la discrimination». «De tels propos haineux diffusés à plus d’un million d’abonnés mettent en danger les juifs», selon l’association.

«Caisse de résonance»

Le président du Fonds social juif unifié (FSJU) Ariel Goldmann a vu là «la preuve qu’antisionisme et antisémitisme ne font qu’un». «Il faut agir vite pour que les réseaux sociaux ne soient plus la caisse de résonance de l’antisémitisme, notamment chez les plus jeunes», a de son côté affirmé le collectif Nous vivrons, né au lendemain de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Poupette Kenza, de son vrai nom Kenza Benchrif, est une des influenceuses les plus populaires sur les réseaux sociaux français. Elle avait été épinglée en 2023 par la Répression des fraudes pour pratiques commerciales trompeuses, après avoir fait la promotion d’un blanchisseur de dents interdit en France. Elle avait accepté de payer 50'000 euros dans le cadre d’une «transaction pénale».

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