Les campus suisses occupés évacués un à un

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ProtestationsLes campus suisses occupés évacués un à un

Les manifestants ont quitté les universités de Genève, Bâle et Berne, bientôt Lausanne. Reste Fribourg et Neuchâtel.

Eric Felley/afp
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À Lausanne, les manifestants sont partis mercredi.

À Lausanne, les manifestants sont partis mercredi.

Florian Cella/VQH

Les campus occupés en Suisse par des étudiants propalestiniens dénonçant la guerre à Gaza, ont été pour la plupart évacués, mardi et mercredi, volontairement ou avec le renfort de la police. En revanche, à l’Université de Neuchâtel, jusque-là épargnée, des étudiants occupaient un bâtiment mercredi.

La police est intervenue mercredi pour évacuer des dizaines d’étudiants sur les campus des universités de Berne et de Bâle. Après l’expiration de deux ultimatums, la police a évacué dans l’après-midi l’un des bâtiments emblématiques, le Bernoullianum, de l’Université de Bâle, a indiqué la police. La direction avait auparavant déposé une plainte.

À Berne, les forces de l’ordre sont intervenues tôt mercredi matin à la demande de la direction, qui dès lundi avait jugé toute occupation «inacceptable».

Mardi, des policiers avaient évacué l’université de Genève (UNIGE),  là aussi sans incident et à la demande de la direction de l’établissement. Celle-ci avait ouvert le dialogue avec les manifestants, mais avait haussé le ton lundi après l’échec de négociations, en annonçant le dépôt d’une plainte pénale pour violation de domicile.

Fin à Lausanne ce soir

Après deux semaines, la fin de l’occupation du bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne est annoncée pour ce mercredi en fin de journée. Selon un communiqué envoyé par le collectif pro-palestinien, cette décision a été prise car: «La direction refuse de continuer les négociations. Le Conseil d’État impose notre expulsion. Nous pensons être arrivés au bout de ce que nous pouvions gagner grâce à l’occupation. Nous avons décidé de continuer la mobilisation d’une autre manière».

En effet, mardi le Grand Conseil vaudois a voté une résolution demandant au Conseil d'État de faire le nécessaire pour que l'Université retrouve son calme, sans donner toutefois un ultimatum.

Selon les informations de «24 Heures», les militants auront quitté le hall de Géopolis ce soir, mais ils lancent un appel pour un rassemblement à 16 h 30 sur le campus. Une conférence de presse est prévue à 17 heures avec des étudiants d'autres universités ayant participé au mouvement.

De son côté, la direction de l'Unil a aussi communiqué qu'elle avait présenté mardi ses réponses aux revendications des occupants: «Ces réponses ont été acceptées dans la soirée par l’assemblée générale du collectif».

Le rectorat réitère son refus d’entrer en matière sur la demande de boycott académique des universités israéliennes qu'exige le collectif. Mais il a pris un certain nombre d'engagements. Il s'agit, entre autres, de créer une cellule d'experts, qui évaluera les collaborations avec des instituts scientifiques dans le contexte d'un conflit armé, d'inciter les chercheurs à faire preuve de la plus grande diligence dans leurs collaborations scientifiques avec un pays en contexte de conflit armé, de renforcer le réseau avec des chercheurs palestiniens et de soutenir la reconstruction des capacités académiques palestiniennes.

Ultimatum à Fribourg

Quant au rectorat de l’Université de Fribourg, il a donné un ultimatum jusqu’à 15 heures mercredi pour une évacuation.

Tous ces mouvements, inspirés par les actions sur les campus américains,  dénoncent l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le mouvement islamique palestinien Hamas.

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