CinémaFestival de Cannes: des strass et un kebab
À la dernière minute, lematin.ch a reçu une invitation pour la cérémonie d'ouverture, où toutes les stars s'étaient donné rendez-vous. Récit.
- par
- Fabio Dell'Anna, Cannes
À peine arrivé mardi midi sur la Croisette, la belle nouvelle tombe: un billet pour la soirée d’ouverture du Festival de Cannes m'a été réservé à la dernière minute. Un sésame que je ne pensais jamais tenir entre mes mains. Mais... pas de smoking dans la valise! «Si vous n’avez pas la tenue exigée, nous pouvons plutôt vous donner un billet pour la projection presse du film d’ouverture», me suggère la personne qui me tend le ticket. Et rater Omar Sy, membre du jury de cette Quinzaine? Jamais!
Google Maps sur le téléphone, je zigzague avec une collègue entre les 4000 journalistes de cette 77e édition, cherchant un magasin de location pour gravir les fameuses marches. Mon premier choix s’avère payant — et je n’étais pas seul dans cette situation.
Environ 100 euros et trois heures plus tard, me voilà prêt. À quelques mètres du Palais, des photographes m'arrêtent pour prendre des clichés. Pendant un instant, je me sens comme une star. Jusqu'à ce qu'ils me remettent une carte indiquant que les photos peuvent être achetées en ligne...
C'est raté pour la frime
Après avoir passé la sécurité, direction les cris de la foule, massée derrière des barrières devant le tapis rouge. En scrutant par-dessus l’épaule d’un agent, j'aperçois Omar Sy sortir d’une voiture. Costume noir et blanc, grande classe, il signe des autographes et prend plusieurs selfies. Plus loin, Eva Green est postée devant les flashs, tandis qu’au sommet des marches, la présidente du jury, Greta Gerwig, salue le public. J'avance prudemment pour ne rien rater. Si lentement que, lorsque j'atteins le tapis rouge, la sécurité m'informe que je ne peux plus monter les marches. «Les portes du Palais vont bientôt se fermer, passez par les côtés.» Raté pour la frime, mais pas grave, il nous reste la cérémonie.
Une fois à l’intérieur, tout est oublié. Actrices, réalisatrices, chanteuses, les invitées féminines se succèdent sur scène pour donner le coup d’envoi des festivités. Elles portent fièrement les couleurs du cinéma, sans taire ce qui, en coulisses, vient parfois les éclabousser. Ce tableau, qui met notamment à l'honneur Meryl Streep, est orchestré par l'excellente Camille Cottin. Le temps passe vite, malgré la coiffure XXL de la voisine de devant qui me bouche la vue. L'actrice de «Dix pour cent» conclut cette soirée avec goût et poésie: «Ici, comme disait Agnès Varda, on parle d’argent comme on parle d’amour. Et quand on se plonge dans l’obscurité, c’est pour y trouver la lumière. Cela paraît complètement fou, mais le plus fou, c’est que c’est vrai.»
À la fin de cette soirée paillettes, je redescends vite sur Terre (toujours avec goût, mais sans poésie). Alors que le gratin du cinéma était invité à manger dans un hôtel chic de la Croisette, je me retrouve dans une ruelle, un kebab à la main.