OFSEn Suisse, un champ sur cinq est «bio»
Selon l’Office fédéral de la statistique, la Suisse comptait 47'719 exploitations agricoles en 2023, soit 1,3% de moins que l’année précédente.
Une surface agricole à proximité de Daillens (VD)
AFPL’agriculture bio occupe un cinquième de la surface agricole en Suisse, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS) qui dresse un portrait chiffré du secteur.
La Suisse comptait 47'719 exploitations agricoles en 2023, soit 1,3% de moins que l’année précédente, a indiqué mardi l’OFS dans un communiqué. Cette baisse touche surtout les fermes de moins de 30 hectares, en recul de 2,2%.
L’an passé, le secteur employait 148'900 personnes, en recul de 0,5% sur un an.
Croissance toujours mais ralentie
En revanche, le nombre d’exploitations «bio» a encore augmenté, même si l’OFS constate «un ralentissement» de leur croissance par rapport aux quatre précédentes années. L’an passé, leur nombre a grimpé de 1% pour monter à 7896 exploitations.
Elles représentent 16,5% des exploitations agricoles, leur taille atteignant en moyenne 24,1 hectares, soit 2,3 hectares de plus que la moyenne des exploitations agricoles.
En 2023, les exploitations bio occupaient «pratiquement un cinquième de la surface agricole utile», note l’OFS.
Les prairies naturelles et pâturages représentent 58% des 1,04 million d’hectares de surface agricole utile du pays. Le reste se partage entre 38% de terres arables et 4% de vignobles et vergers.
Recul des vaches laitières
«Les chiffres ne révèlent rien de surprenant», a réagi Sandra Helfenstein, la porte-parole de l’Union suisse des paysans, estimant qu’ils reflètent une évolution «assez linéaire» du secteur.
«Le fort changement structurel dans la production laitière se poursuit, une conséquence des prix à la production trop bas depuis des années», a-t-elle indiqué.
Selon les relevés de l’OFS, le cheptel bovin n’a enregistré qu’une modeste progression de 0,2% en 2023, à 1,5 million de têtes. Le nombre de vaches laitières a décliné de 2%, poursuivant sa tendance à la baisse. L’OFS note plutôt «un intérêt croissant pour les autres vaches», en particulier «les vaches allaitantes destinées à la filière de viande bovine extensive». Leur nombre a augmenté de 1,9% en 2023 et de 20% au cours des dix dernières années.
Comme en Allemagne ou en France, des agriculteurs se sont rassemblés pour protester contre la faiblesse des prix des denrées alimentaires et la complexité des tâches administratives.
A l’appel d’un groupe sur Facebook appelé «Révolte agricole suisse», près de 250 tracteurs avaient convergé fin février vers un champ près de la commune d’Echallens (VD) et s’étaient alignés pour former les lettres S.O.S à la veille d’une réunion de l’interprofession du lait.
Une hausse de 3 centimes par litre avait été négociée, en-deçà des 4 centimes réclamés par les agriculteurs.
La porte-parole de l’Union suisse des paysans se félicite toutefois que «la proportion de femmes chefs d’exploitation continue d’augmenter».
Selon l’OFS, 3479 exploitations étaient dirigées par des femmes l’an passé, en hausse de 0,2% par rapport à 2022. «Depuis des années, ce chiffre ne cesse de progresser», souligne l’OFS, pour représenter 7,3% des exploitations en 2023.