Les petits Valaisans pourront toujours écouter des Drag Queens

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Pas de censureLes petits Valaisans pourront toujours écouter des Drag Queens

Le Grand Conseil a refusé une motion des conservateurs visant à limiter ces manifestations.

Eric Felley
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Eric Felley
la conteuse Tralala Lital, personnage du comédien Vincent David.

la conteuse Tralala Lital, personnage du comédien Vincent David.

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L'année dernière, la drag-queen romande Tralala Lita a effectué plusieurs lectures pour les enfants à la Médiathèque de Martigny. Tralala Lita est le nom de scène de la conteuse interprétée par le comédien Vincent David. Dans ses histoires, elle aborde des thèmes de respect des différences pour promouvoir, «de manière inclusive, ludique et festive, la littérature auprès des plus jeunes».

Mais ces spectacles ne plaisent pas à l'UDC et à certains, qui y ont vu une choquante «propagande arc-en-ciel». Le dossier est donc remonté jusqu'au Grand Conseil valaisan ce mardi, car la médiathèque est financée par l'État du Valais.

Dans un postulat, Damien Raboud (UDC), Swen Luyet (PLR) et Alain Léger (Le Centre) demandaient qu’aucun argent public ne soit utilisé pour organiser de tels événements. Selon eux, ces lectures sont facturées 500 francs de l’heure sans compte les frais de déplacement. Trop cher pour ce que c'est.

Une mode américaine

Dénonçant une mode venant des États-Unis, leur postulat s'interrogeait: «À quel moment a-t-on trouvé bon de sortir les drag-queens du monde des adultes, de la nuit, des strass et des paillettes pour les amener dans le monde des enfants, de l'innocence, de l'insouciance et de la construction de ses identités propres?»

Et les auteurs de poursuivre: «Il faut admettre qu'un certain nombre de parents trouvent formidable de mélanger leurs enfants à des drag-queens en imaginant qu'il faille passer par là pour aborder et inculquer les notions de respect et de tolérance de tous et de chacun. Néanmoins, le respect de la majorité, qui n'y voit pas un progrès sociétal fondamental, ainsi que le respect des deniers publics, nous forcent à devoir réagir».

Mais à l'heure du vote, la majorité dont ils se prévalaient n'était pas dans leur camp. Seuls les élus de l'UDC et les Noirs du Haut-Valais (Centre) ont soutenu le postulat qui a coulé par 34 voix contre 85. Diverses élues et élus du PS, du Centre ou des Verts ont estimé que ces spectacles ne traumatisaient pas les enfants.

Quant aux frais de sécurité (les policiers qu'il a fallu engager pour éviter la perturbation des lectures), une élue a fait remarquer qu'ils seront toujours moins élevés que ceux engendrés par les matchs du FC Sion.

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