Guerre en UkraineScholz: «Nous n’allons pas négocier la fin de la guerre en Suisse»
Le chancelier allemand pense qu'il ne faut pas avoir d'«attentes excessives» sur le sommet qui se tiendra en juin.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a mis en garde mardi contre des «attentes excessives» concernant la conférence sur la paix en Ukraine organisée par la Suisse en juin, à un moment où Kiev est en difficulté face à l’offensive russe.
«Nous n’allons pas y négocier la fin de la guerre», a-t-il déclaré dans un entretien publié par le magazine «Stern». «Au mieux, ce sera le début d’un processus qui pourrait mener à des discussions directes entre l’Ukraine et la Russie».
Début mai, la Suisse a lancé les invitations à plus de 160 délégations pour participer à cette conférence du 13 au 15 juin.
La Russie n’a pas été conviée à ce stade, mais la liste définitive ne sera connue que «très peu de temps avant la conférence», a indiqué le gouvernement.
Il y sera «question de la sécurité des centrales nucléaires, des exportations de céréales, de la question des échanges de prisonniers et du tabou concernant l’utilisation d’armes nucléaires (...)», régulièrement évoqué par Vladimir Poutine, a énuméré M. Scholz.
L'Europe ne fait pas assez
«Pour nous, il s’agit avant tout de cultiver les efforts diplomatiques», notamment auprès des pays qui n’appartiennent pas aux soutiens de l’Ukraine comme la Chine, l’Afrique du Sud ou le Brésil, a-t-il souligné.
Le chancelier a aussi jugé que les Européens ne faisaient dans l’ensemble «pas assez» en matière d’aide militaire à Kiev, en dépit des appels répétés en ce sens de l’Allemagne.
«En Europe, c’est l’Allemagne qui livre le plus: des systèmes de défense antiaérienne Patriot, des chars de combats et d’autres armes lourdes. Certains pays ont à présent fait des annonces, donc notre appel a servi», a-t-il dit. «Mais il n’y a hélas pas assez de pays qui suivent cet exemple».
Une situation qu’il juge «déprimante, car l’Ukraine a besoin de toute urgence de systèmes de défense antiaérienne supplémentaires», alors que le président russe veut «manifestement détruire les infrastructures de l’Ukraine».
Les troupes russes ont entamé récemment une offensive autour de Kharkiv (nord-est), compliquant encore davantage la tâche pour les Ukrainiens, qui, en mal de munitions et dont les troupes s’épuisent, ont perdu l’initiative sur le champ de bataille depuis l’automne.
L’Ukraine «aura besoin de notre soutien pour longtemps», a estimé M. Scholz.