Biden abandonne la «stratégie Voldemort» et se paye Trump

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États-UnisBiden abandonne la «stratégie Voldemort» et se paye Trump

Le président ne nommait pas son rival. Il a désormais changé de tactique et a décidé de se moquer du républicain.

Joe Biden face aux médias la semaine dernière à la Maison-Blanche.

Joe Biden face aux médias la semaine dernière à la Maison-Blanche.

AFP

S’il y a une chose que Donald Trump déteste, c’est être tourné en ridicule. Joe Biden le sait, et après avoir longtemps traité son grand rival par le mépris, il s’en moque désormais ouvertement.

Samedi à Seattle, le président démocrate s’en est donné à cœur joie contre son prédécesseur républicain, qu’il affrontera lors de l’élection de novembre.

Il a rappelé que pendant la pandémie de Covid-19, Donald Trump avait consterné la communauté scientifique en semblant envisager de traiter le virus par injection de désinfectant.

«Il a dit "Allez-donc vous injecter un peu d’eau de Javel dans le bras" C’est trop bête qu’il n’ait pas suivi son propre conseil», a déclaré le démocrate de 81 ans, sous les rires.

Joe Biden avait déjà recyclé ces propos ahurissants de son prédécesseur sur l’eau de Javel à plusieurs reprises récemment, pour en tirer des blagues.

Celui que l'on ne nomme pas

«Il s’est raté, tout est allé dans ses cheveux!», avait ainsi lancé le président américain fin avril devant des syndicalistes, à propos de ce toupet blond dont le magnat de 77 ans est si fier.

Le contraste est flagrant avec l’approche adoptée pendant très longtemps par Joe Biden, qui refusait même de nommer son grand rival, seulement mentionné comme «le gars d’avant» ou «l’ancien président».

Elle est bel et bien enterrée, cette stratégie «Voldemort», du nom du sorcier maléfique de la série de romans et films Harry Potter, dont le nom ne doit jamais être prononcé.

Dans son équipe de campagne, l’on reconnaît volontiers que face à un Donald Trump qui excelle à dominer l’actualité avec des déclarations fracassantes, le défi d’ici novembre sera de capter l’attention, dans l’espoir que les blagues permettent de faire passer des messages plus graves sur la défense de la démocratie, le droit à l’avortement, l’économie...

«Don l'endormi, ça me plaît»

Joe Biden tente donc de retourner contre l’ancien président ses armes de prédilection: l’utilisation de surnoms blessants ainsi que les attaques sur la vigueur physique ou la santé mentale.

Donald Trump le traite de «Sleepy Joe», «Joe l’endormi»? Joe Biden lui renvoie la politesse, alors que certains observateurs assurent avoir vu le républicain piquer du nez pendant son procès à New York, dans une affaire de paiements dissimulés à une actrice et réalisatrice de films pornographiques.

«S’il vous plaît faites moins de bruit parce que Donald Trump est en train de dormir. "Don l’endormi". Ça me plaît», avait lancé le démocrate à ses partisans ravis, vendredi à Seattle.

Joe Biden s’en prend aussi régulièrement à «Don le fauché», en référence à des difficultés financières rencontrées par son rival, ou ironise sur les «tempêtes» («stormy weather») politiques que traverse son prédécesseur – un jeu de mots autour du nom de l’ancienne star de films X au cœur de l’affaire judiciaire, Stormy Daniels.

Lors du dîner de gala des journalistes à la Maison-Blanche, fin avril, il avait aussi lancé: «L’élection de 2024 bat son plein et oui l’âge est un sujet», avant d’asséner: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans».

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