Polémique bernoiseLe concours de l'Eurovision est «corrompu de bout en bout»
Le président du gouvernement, Philippe Müller, a soulevé une tempête contre lui pour ses propos.
- par
- Eric Felley
L'ambiance est étrange dans le canton de Berne après la victoire de Nemo, originaire de Bienne, donc un pur ressortissant bernois. Il y en a un qui n'a pas félicité Nemo, et ce n'est pas n'importe qui. Il s'agit de l'actuel président du gouvernement bernois, Phillipe Müller (PLR). Dans un message sur X, il a qualifié le concours Eurovision (ESC, pour European Song Contest) de «corrompu de bout en bout». Ajoutant que cette édition avait été marquée par des événements antisémites et violents. Il a ironisé sur les médias qui «n'en peuvent plus». Enfin, il a conclu que l'Eurovision «reste loin de Berne!»
Cette prise de position a suscité la réaction du maire de Bienne, le socialiste Erich Fehr, qui a déclaré dans divers médias alémaniques, cité par la SRF: «J'ai honte d'être Bernois, j'ai honte de ce président du gouvernement», en l'encourageant à tenir des propos «plus réservés».
Le porte-parole du gouvernement a fait savoir que la prise de position du président n'engageait pas l'ensemble du collège. Le service de communication du canton de Berne a réagi sur son compte Instagram d'une manière très différente: «Nous sommes incroyablement fiers de vous!»
Après les propos de son président, le canton et sa capitale Berne pourront-ils se mettre sur les rangs pour organiser l'Eurovision en 2025? «Le Gouvernement du canton de Berne tiendra sa prochaine réunion mercredi. (...) Il n'a donc pas encore pu aborder cette question», a répondu le canton dans un communiqué.
Le maire écologiste de la ville de Berne, Alec von Graffenried, n'a fait aucun commentaire sur les propos de Philippe Müller. Son conseil va étudier s'il est opportun pour Berne de faire acte de candidature. Et il a salué la victoire de Nemo pour sa chanson «géniale».