FootballLe FC Sion a saisi le TAS pour faire rejouer sa demi-finale de Coupe
En désaccord avec l’Association suisse de football concernant l’absence de la VAR à Tourbillon contre Lugano, le club valaisan a déposé un recours auprès du TAS. Son avocat explique la démarche.
- par
- Brice Cheneval
Éliminé sur le terrain, le FC Sion continue de se battre sur le plan juridique. Le club valaisan a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) dans l’affaire de la demi-finale de Coupe de Suisse perdue contre Lugano (0-2) le 27 avril. S’estimant lésé par l’absence de la VAR au stade de Tourbillon ce soir-là, il avait réclamé auprès de l’Association suisse de football (ASF) de rejouer le match. La demande ayant été rejetée par la Commission de contrôle et de discipline, il est passé à l’étape suivante.
Le FC Sion a déposé ce vendredi un dossier au TAS, dans lequel il s’applique à démontrer que l’organisation faîtière du football helvétique a violé son propre règlement et l’égalité de traitement. «On est optimistes sur l’issue de la procédure parce qu’on considère que les arguments juridiques sont en notre faveur», indique Alexandre Zen-Ruffinen, l’avocat du club.
Les faits plaident en sa faveur
En charge de l’arbitrage lors des rencontres de Coupe et, donc, de l’installation de la VAR dans les stades, l’ASF argue que Tourbillon n’était pas suffisamment équipé pour mettre en place le système d’assistance vidéo lors de la réception de Lugano. Avec, comme argument, l’absence du raccordement Starnet, fourni par Swisscom, permettant de transmettre les images du stade au centre de visionnage. «Or, l’ASF ne stipule nulle part dans son règlement qu’un tel abonnement est de la responsabilité des clubs, contre Alexandre Zen-Ruffinen. On nous demande d'aménager des endroits physiques et une série de connectiques pour permettre d’installer la VAR. Pas plus.»
Le FC Sion estime que les faits plaident sa cause. Notamment avec la venue à Tourbillon de l’équipe de Suisse le 12 septembre dernier, à l’occasion d’un match de qualification pour l’Euro contre Andorre lors duquel la VAR avait été utilisée sans souci. «Notre enceinte était équipée de la technologie lors des deux saisons précédentes, quand nous étions en Super League, et elle a fonctionné normalement, poursuit l’avocat valaisan. Deuxièmement, Tourbillon possède cette année la licence A+, nécessaire pour recevoir des matches de Super League et de Coupe d’Europe. Je rappelle aussi que la Swiss Football League nous a accordé la licence pour évoluer en Super League la saison prochaine, actant de fait que notre stade est à même d’accueillir la VAR. La SFL nous a aussi confirmé qu’il y aurait l’assistance vidéo si nous devions disputer un barrage d’accession dans deux semaines. Tout cela nous fait dire que Tourbillon est parfaitement équipé pour la VAR, contrairement à ce qu’affirme l’ASF.»
Dernier point de désaccord: l’ASF assure que les Valaisans ont été prévenus en amont qu’ils joueraient leur demi-finale de Coupe de Suisse sans la VAR. Alexandre Zen-Ruffinen nie fermement: «On l’a découvert le jour même».
Le penalty de la discorde
Au TAS de trancher, à présent. L'institution lausannoise devrait rendre sa décision d’ici la fin de semaine au plus tôt. Le temps presse, la finale - qui doit opposer Servette à Lugano - étant programmée le dimanche 2 juin.
Pour rappel, la colère valaisanne prend racine dans le penalty accordé aux Tessinois à la 50e minute et qui leur avait permis d’inscrire le but du break. Une action litigieuse qui n’a donc pas pu être revue par l’arbitre Urs Schnyder. Le lendemain, l’assistance vidéo était présente au stade de la Schützenwiese, à Winterthour, pour l’autre demi-finale. «On estime que la compétition a été faussée», insiste Alexandre Zen-Ruffinen.
Étonnamment, moins de bruit émanait de la Porte d’Octodure après le quart de finale remporté contre Young Boys, également disputé à Tourbillon et dans les mêmes conditions. En Valais plus qu’ailleurs, la victoire atténue les rancœurs.