Marco Schällibaum ne nourrit pas de rancœur envers Yverdon

Le 30 octobre dernier, le ciel tombait sur la tête de Marco Schällibaum. L'artisan de la promotion d'Yverdon Sport en Super League était limogé sans ménagements par les nouveaux dirigeants du club du Nord vaudois, alors même que son équipe accomplissait un honorable parcours en Super League (elle figurait alors à la 8e place du classement, avec 16 points en 12 matches). Marco Schällibaum a mis du temps à digérer cette éviction. «La blessure n'est pas encore cicatrisée», nous confiait-il à mi-novembre.

Mais ce printemps, il a accepté de retrouver un banc de touche, plus précisément celui de Grasshopper, son club de cœur (comme joueur, il en a porté le maillot de 1980 à 1985). De fait, Schällibaum s'est engagé pour une mission commando: il doit en effet contribuer à ce que GC sauve sa place en Super League, ce qui passera probablement par des barrages aller et retour (vraisemblablement contre Thoune). Mais pour l'heure, place à... Yverdon, ce mardi soir (20h30).

Marco Schällibaum, pour votre cinquième match à la tête de Grasshopper, vous allez retrouver Yverdon. Dans quel état d'esprit êtes-vous?

Je ne nourris pas d'esprit de revanche, si c'est cela que vous sous-entendez. Sur le moment, cette mise à l'écart m'a fait mal, je ne vais pas vous le cacher et je vous l'ai déjà dit. Mais je ne nourris pas de rancœur. Les dirigeants d'Yverdon ont été très corrects et respectueux au niveau des conditions de mon renvoi, donc je n'ai rien à dire à ce sujet-là.

Yverdon est pratiquement sûr de son maintien. Vous sentez-vous concerné par ce résultat, vous qui avez «monté» cette équipe en Super League?

C'est vrai que j'ai quand même «fait» 16 points en début de saison, soit plus du tiers de son total de points actuel (43). Donc oui, on peut dire que j'ai contribué à ce qu'Yverdon puisse se maintenir. Au vrai, mon passage à Yverdon est une période de ma vie que j'ai énormément appréciée. Je pense que j'aurai une petite vague d'émotion quand je verrai arriver l'équipe ce mardi au Letzigrund. Mais on sait ce que c'est dans le foot: la roue tourne vite, et je n'aurai pas d'états d'âme au coup d'envoi.

D'autant que votre nouvelle équipe a besoin de points...

Oui. Et je suis content de la manière dont elle évolue. Pour mes deux premiers matches, je n'ai pas été gâté, puisque nous avons successivement affronté deux équipes de haut de tableau, Lugano et Servette (ndlr: deux défaites 0-1). Mais nos deux dernières sorties m'ont rassuré (ndlr: victoire 3-2 contre SLO et match nul 1-1 à Lucerne). Mes gars travaillent bien, je le sens.

Mathématiquement, vous pourriez encore éviter les barrages, puisque Lausanne n'a que sept points d'avance sur GC à trois journées de la fin. Pensez-vous encore à la dixième place?

Rien n'est encore définitif, que l'on regarde en haut... ou en bas d'ailleurs (ndlr: dernier, le SLO pointe pour l'instant à huit longueurs). Il nous faut accepter et respecter la situation, mais en aucun cas nous ne devons avoir peur. L'important, c'est de récolter trois points contre Yverdon dans un premier temps. Après, on verra. On dit souvent que l'expression «Prendre match après match» est banale, mais elle correspond bien à notre situation précise. On doit dans un premier temps fermer la porte à une relégation directe, tout en espérant pouvoir encore rattraper une équipe qui nous précède.

Avez-vous malgré tout déjà les barrages en tête?

Honnêtement, ce serait mentir de vous dire que je n'y pense pas. Je suis nos adversaires directs avec beaucoup d'attention, mais je regarde aussi ce qui se passe en dessous, forcément.

Et comment voyez-vous le championnat de Challenge League se terminer?

Avec l'équipe et le football qu'il présente, le FC Sion ne vas pas perdre ses deux derniers matches. Tout indique qu'il sera automatiquement promu et que Thoune disputera les barrages.

Contre votre nouvelle équipe, donc...

C'est fort probable, en effet.