Une grève pour défendre Guillaume Meurice perturbe France Inter

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Presse audiovisuelleLes programmes de France Inter perturbés par la grève pour Meurice

Afin de défendre la liberté d'expression et soutenir l'humoriste Guillaume Meurice, une action de protestation a entraîné la suppression de certaines émissions diffusées par Radio France.

Guillaume Meurice est convoqué jeudi à un premier entretien avec les ressources humaines.

Guillaume Meurice est convoqué jeudi à un premier entretien avec les ressources humaines.

AFP

Une grève contre la suspension de l’humoriste Guillaume Meurice a empêché dimanche la diffusion sur France Inter de l’émission de Charline Vanhoenacker, dont il fait partie, et a perturbé les programmes de cette station durant la journée.

«En raison d’un appel à la grève déposé pour la défense de la liberté d’expression, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes»

Diffusée d’ordinaire de 18h00 à 20h00, l’émission d’humour «Le grand dimanche soir» a été remplacée par de la musique, comme d’autres programmes avant elle.

Dans une moindre mesure, la grève a également perturbé les programmes d’autres stations du groupe public Radio France, franceinfo, France Culture et certaines locales de France Bleu, selon une source syndicale.

Projet de fusion de l’audiovisuel public

Aucun chiffre de participation n’était disponible dans l’immédiat. «En raison d’un appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France déposé pour la défense de la liberté d’expression, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels», ont prévenu les radios concernées sur leur antenne.

Cet appel à la grève de 24 heures pour tout Radio France intervenait deux jours avant la présentation par le gouvernement d’un grand projet de fusion de l’audiovisuel public, même si le mot d’ordre était distinct.

Plainte classée sans suite

Guillaume Meurice a été écarté de l’antenne d’Inter le 2 mai dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Une mesure prise quatre jours après qu’il eut réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre.

Il avait comparé le Premier ministre israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce», ce qui lui avait valu des accusations d’antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite. Il est convoqué jeudi à un premier entretien avec les ressources humaines.

En plein conflit Israël-Hamas, sa plaisanterie est diversement appréciée à Radio France. Elle a ainsi été condamnée à plusieurs reprises par l’humoriste Sophia Aram, autre figure de France Inter.

Dimanche, dans sa chronique pour le journal «Le Parisien», Sophia Aram a dénoncé un «détournement d’une antenne publique à des fins personnelles». «Tout est permis quand il s’agit de faire un martyr du "Che Guevara du micro-trottoir engagé", secondé dans cette tâche par une direction décidée à faire de cette rupture consommée un supplice», a-t-elle écrit.

Autre grève prévue

Cette polémique s’entrechoque avec le projet de réforme de l’audiovisuel public du gouvernement, examiné à partir de mardi en commission à l’Assemblée nationale.

Il prévoit un rapprochement en deux temps de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI, France 24) et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel): d’abord une holding chapeautant ces entreprises à partir du 1er janvier 2025, puis une fusion au 1er janvier 2026. Il est contesté par les syndicats de France Télévisions et Radio France, où une autre grève est annoncée les 23 et 24 mai.

(afp)

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