Rapprochement entre la Suisse et l’OTAN: un courrier crée le malaise

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Une lettre signée par les ambassadeurs de quatre pays neutres, dont la Suisse, vise à une coopération plus étroite avec les pays de l'OTAN. Mais sous la Coupole on l’ignorait.

Priska Seiler Graf (PS), au centre, n'était pas au courant de la missive de Philippe Brandt.

Priska Seiler Graf (PS), au centre, n'était pas au courant de la missive de Philippe Brandt.

20min/Matthias Spicher

«L'ambassadeur suisse auprès de l'OTAN à Bruxelles, Philippe Brandt, a cosigné en décembre une lettre explosive», rapporte le «SonntagsBlick», citant un article du journal autrichien «Die Presse». La lettre demande une coopération plus étroite des pays neutres – la Suisse, l'Autriche, Malte et l'Irlande – avec l'OTAN, y compris les simulations militaires (lire encadré).

Mais au Palais fédéral on ignore l’existence même de ce courrier. «Je vais demander au DDPS pourquoi nous n'en avons pas été informés jusqu'à présent», déclare ainsi Priska Seiler Graf (PS/ZH), présidente de la Commission de la politique de sécurité (CPS) du Conseil national. Elle salue toutefois l'orientation du Conseil fédéral: «Se rapprocher ne signifie pas adhérer à l'OTAN.»

Pas d’adhésion «rampante»

Autre son de cloche du côté de l’UDC, qui vient de déposer, samedi, son initiative sur la neutralité et qui met en garde contre une adhésion rampante à l'OTAN. Werner Salzmann (UDC/BE), président de la CPS du Conseil des États, estime que «la priorité est maintenant de rétablir la capacité de défense de notre armée. Nous avons besoin le plus rapidement possible d'une doctrine de défense. Sans cette base, nous ne pouvons ni acquérir de manière ciblée, ni nous exercer correctement, ni nous préparer à d'éventuelles coopérations.»

Neutralité respectée selon le DFAE

Quant au Département des affaires étrangères (DFAE), «il ne voit rien de nouveau dans le flirt avec l'OTAN», rapporte le journal alémanique. Par le passé, la Suisse a déjà participé à des réunions du Conseil de l'Atlantique Nord et même à des exercices CMX (lire encadré), tout cela «dans le respect de la neutralité», selon le DFAE.

Rapprochement en 5 points

Le courrier des ambassadeurs des quatre pays neutres (la Suisse, l'Autriche, Malte et l'Irlande) prévoit un rapprochement en cinq points avec l’OTAN:

1.    Échanges plus fréquents et intenses avec les alliés et les partenaires.

2.    Accès privilégié aux documents et aux informations pour les WEP4 et une intensification de l'échange de données de renseignement.

3.    Engagement commun dans l'élaboration de normes et de domaines politiques.

4.    Intensification de la gestion commune des crises, y compris la participation de la Suisse aux Crisis Management Exercise (CMX), des simulations, sans armes réelles, de la réaction à une attaque auxquelles participent les ministres de la Défense.

5.    Renforcement du domaine de l'innovation, notamment en matière d’armement, domaine où les WEP4 craignent d'être distancés.

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