EurovisionJean-Marc Richard: «Ça fait 32 ans que j'attendais ça!»
Samedi, le Lausannois était bien sûr au micro de la RTS pour commenter la finale du Concours Eurovision de la chanson. Et il n'avait encore jamais vécu de victoire suisse.
- par
- Laurent Flückiger, Malmö (Suède)
«La Suisse! On a gagné l'Eurovision! On a gagné l'Eurovision! On a gagné l'Eurovision! On a gagné l'Eurovision! On a gagné l'Eurovision!» Samedi, à l'annonce de la victoire de Nemo, Jean-Marc Richard a exulté aux côtés de Camille Berthollet et Nicolas Tanner dans la cabine RTS de la Malmö Arena. Réactions le lendemain, alors que le commentateur recordman du concours est déjà sur le chemin du retour.
Une victoire de la Suisse à l'Eurovision, ça faisait longtemps que vous l'attendiez, n'est-ce pas?
Ça fait 32 ans que j'attendais ça! J'avais eu la chance de commenter la finale à Lausanne pour les radios régionales (ndlr.: en 1989), mais ce n'était pas la même chose. Depuis que je suis commentateur, je n'ai jamais vécu ça. C'était quand même stupéfiant, ces douze points qui s'ajoutent, qui s'ajoutent, qui s'ajoutent. Des points de tous les pays. Dans la cabine, on s'est dit: il se passe quelque chose. Mais on savait que la chanson clivait plus que la chanson croate, plus que la chanson française. Et puis on était aussi très inquiets avec le vote communautaire israélien. Si le jury avait apprécié la chanson d'Eden Golan, Israël pouvait gagner. En Suisse, les votes du public ont rapporté douze points à Israël.
Comment était l'ambiance dans la cabine quelques secondes avant l'annonce de la victoire de Nemo?
On a fermé les yeux, Nicolas et moi. Je crois que Camille a gardé les yeux ouverts. Quand on a entendu «226 points», on a hurlé dans la cabine. On n'en pouvait plus. Pour moi, ce n'est pas seulement l'attente de cette victoire, c'est aussi le fait que tout le monde s'est moqué de moi pendant des années.
Qu'est-ce qu'on vous disait?
Des choses comme: «Mon petit, tu reviens de l'Eurovision, vous ne vous êtes de nouveau pas qualifiés?» Ou alors c'était: «La Suisse? C'est nul!» Ou: «C'est injuste!» J'ai reçu des dizaines de messages de gens qui disaient de se retirer de ce concours. Je peux comprendre que les gens étaient fâchés. Même moi, des fois, je l'étais. Quand la Suisse ne s'était pas qualifiée ou qu'on avait eu peu de votes du public. J'espérais plus pour Gjon's Tears (ndlr.: en 2021). En même temps, depuis des années, il y a un travail qui se fait. Je sentais qu'il y a quelque chose qui était en train de monter.
Pour l'Eurovision 2025 en Suisse, vous préférez être au commentaire ou sur scène à présenter la soirée?
Au commentaire. J'ai toujours rêvé de pouvoir un jour commenter l'Eurovision en Suisse pour la télévision. Je n'ai jamais rêvé de pouvoir le présenter.
Une préférence pour la ville hôte?
Je suis un peu chauvin, j'aimerais bien en Suisse romande. On l'a déjà fait, mais ce n'est pas grave!