Leverkusen sauve son invincibilité et défiera l’Atalanta en finale

Lorsque s’arrêtera la série d’invincibilité du Bayer Leverkusen, un monde s’écroulera tant les joueurs de Xabi Alonso repoussent match après match les limites de leur ténacité. Jeudi soir, le scénario de leur demi-finale retour de Ligue Europa contre l’AS Rome les prédestinait une nouvelle fois à s’incliner. Mais cette équipe refuse de tomber dans la fatalité. Même en étant, dans les dernières secondes du temps additionnel, en position de qualification.

Vainqueurs 0-2 au Stadio Olimpico la semaine dernière, Granit Xhaka et ses coéquipiers étaient dans une posture idéale à l’heure de recevoir les Italiens. Il a fallu tout recommencer à la 66e minute, moment où Leandro Paredes convertissait son deuxième penalty de la soirée pour remettre les deux équipes sur la même ligne.

Malgré une domination sans partage (60% de possession de balle et 32 tirs sur l’ensemble de la rencontre, contre 11 côté romain), le nouveau champion d'Allemagne a longtemps buté sur le gardien adverse, Mile Svilar, auteur de nombreuses parades. Un premier ouf de soulagement est intervenu à la 82e, lorsque Gianluca Mancini envoyait involontairement le ballon dans ses propres buts. Les Allemands revenaient alors à 1-2 et se retrouvaient virtuellement qualifiés. Mais ils ne se sont pas contentés de ce score et ont poussé pour égaliser.

Cette fois, le salut est venu des pieds de Josip Stanisic, servi par Xhaka en profondeur avant de s’infiltrer dans la surface, de crocheter son défenseur et de loger le cuir dans le petit filet opposé. On jouait, à cet instant, la 7e minute du temps additionnel! La 16e fois cette saison que Leverkusen marque au-delà de la 90e minute, un record en Europe.

Toujours invaincu cette saison, Leverkusen enchaîne ainsi un 49e match sans défaite et reste en lice pour un triplé Championnat/Coupe/Ligue Europa. Mesurons la portée historique de cet enchaînement.

Le 22 mai prochain à Dublin, le «Werkself» (le «onze de l'usine», surnom de l'équipe du club fondé en 1904 par le chimiste Bayer) disputera sa deuxième finale européenne, après celle de Ligue des champions perdue contre le Real Madrid en 2002. Et son adversaire s'appellera l'Atalanta Bergame. Le club italien a totalement dépassé l'Olympique de Marseille à domicile (3-0), après avoir été tenu en échec au Stade Vélodrome (1-1).

Il y a une forme de logique dans ce résultat puisque l'OM, avant-dernier de Ligue 1 à l'extérieur, n’avait remporté qu'une rencontre loin de ses bases en Ligue Europa: face à l'AEK Athènes (0-2, le 9 novembre). Derniers représentants français en Coupe d’Europe après l’élimination du PSG mardi en Ligue des champions, les Marseillais voulaient pourtant y croire. La veille de la rencontre, Jean-Louis Gasset - leur entraîneur - avait espéré une entame parfaite de ses joueurs et promis «combat et duel», assurant que les siens étaient prêts pour l'échéance majeure de leur saison.

Rien ne s'est passé comme il l'avait prévu: durant les dix premières minutes, les Marseillais ont multiplié les approximations, rendant trop facilement le ballon aux joueurs de l'Atalanta dans leur propre moitié de terrain. À la 24e minute, à la réception d'un corner, Gianluca Scamacca a trouvé la barre transversale du but de Pau Lopez avant que le gardien espagnol de l'OM ne sauve les siens grâce à une parade après une tête de Charles De Ketelaere, qui avait suivi. Cinq minutes plus tard, le gardien olympien n'a rien pu faire contre la frappe à l'entrée de la surface d'Ademola Lookman, qui s'était joué de Geoffrey Kondogbia et Samuel Gigot (1-0, 30e).

Buteur, le Nigérian s'est mué en passeur dès le début de la seconde période, Matteo Ruggeri s'appuyant sur lui avant de tromper Pau Lopez (2-0, 52e) pour donner un avantage définitif à la «Dea». Le Malien El Bilal Touré, entré en jeu au cours de la seconde période, a porté l'estocade dans le temps additionnel (3-0, 90e+4).

L’épopée européenne se termine brutalement pour l'OM, qui va devoir se replonger très vite dans les affres de la Ligue 1 - où il occupe la 9e place - pour ne pas connaître une saison totalement blanche.