InterviewAngelina Mango: «À l'Eurovision, il n'y a pas de pression»
La candidate italienne confie apprécier l'artiste suisse et revient sur sa victoire au festival de Sanremo.
- par
- Fabio Dell'Anna, Malmö (Suède)
À seulement 23 ans, Angelina Mango connaît un succès fulgurant. En moins de deux ans, elle s'est élevée au rang des voix les plus captivantes d'Italie. Elle est capable de faire vibrer le pays tant par la danse que par l'émotion.
Samedi, elle défendra les couleurs de nos voisins transalpins lors de la finale de l'Eurovision avec sa chanson «La Noia» («L'ennui», en français), un titre qui lui a déjà valu la première place du festival de Sanremo. L'artiste va-t-elle ramener le trophée de l'Eurovision en Italie? Trois ans après la victoire de Måneskin, cela se pourrait bien: Angelina Mango fait, elle aussi, partie des favorites. Rencontre dans les coulisses de la Malmö Arena.
Mango, votre père qui est décédé en 2014, était un grand chanteur italien et votre mère, Laura Valente, faisait partie du groupe Matia Bazar. C'était une évidence de vous diriger vers la musique?
J'ai été entourée de pianos, de batteries et de guitares dès mon plus jeune âge. Il était inévitable que je me passionne pour ce que j'observais à la maison. Mes parents ne m'ont jamais forcée à suivre une voie musicale, mais, toute petite, j'ai saisi intuitivement que la musique était un langage, une forme de communication puissante. J'ai vu des vidéos de moi en train de courir et de chanter à la maison. J'avais 5 ans lorsque j'ai écrit mon premier morceau.
Comment décririez-vous votre chanson «La Noia»?
«La Noia» est une chanson autobiographique que je suis très fière de présenter à l'Eurovision. Elle porte un concept et un message positif que je suis heureuse de partager avec les gens, en particulier mes pairs. Le concept est que même après toutes les épreuves négatives de la vie, il est important de voir le positif. Parfois, il faut simplement être un peu ironique pour pouvoir danser avec une couronne d'épines (ndlr.: une référence aux paroles de sa chanson).
Comment avez-vous vécu votre victoire au festival de Sanremo, en février dernier?
Le festival de Sanremo, c'est un peu comme Noël en Italie. La pression et les attentes étaient très fortes à l'époque. Je ne pensais même pas pouvoir y participer, alors gagner a été la chose la plus inattendue de ma vie. Cela signifie que mon équipe et moi avons réussi à communiquer quelque chose aux gens, et cela me remplit de joie.
Cette expérience n'était que positive?
À part le manque de sommeil, il n'y a pas eu de problèmes. (Rires.)
Peut-on comparer Sanremo à l'Eurovision?
Il est difficile de les comparer, car ce sont deux choses totalement différentes. Le festival de Sanremo est le reflet de la musique italienne, une célébration, un événement. L'Eurovision revêt une autre signification, celle de l'union entre les pays. Ici, on ne ressent pas vraiment un sentiment de compétition, mais plutôt le désir de comprendre les autres, de les écouter, une curiosité d'apprendre. C'est magnifique et très inspirant pour une artiste d'y participer.
Vous avez complètement changé la mise en scène de votre performance pour l'Eurovision. Pourquoi?
J'aime évoluer, explorer de nouvelles dimensions de la musique et de mes chansons au fil du temps. Cette scène me permet d'être très créative, de m'exprimer à travers le mouvement, de vivre la musique avec mon corps, et surtout de partager la scène avec d'autres personnes. C'est magnifique, notamment parce que je n'aime pas être seule sur scène. Il est agréable de s'amuser ensemble, et je pense que le fait d'être là avec cinq autres femmes, jeunes et fières, véhicule un message important.
Que pensez-vous de Nemo, qui représente la Suisse?
On se rencontre très souvent. On est dans le même hôtel. C'est une personne extraordinaire, très douce. J'apprécie sa voix, sa chanson et sa présence scénique.
Avez-vous un message pour la communauté italienne qui habite en Suisse?
Je sens le soutien de tous, en Italie comme à l'étranger. Cela me donne l'énergie nécessaire pour continuer cette aventure avec positivité. Merci infiniment!
Qu'allez-vous faire après l'Eurovision?
Mon nouvel album, «Poké Melodrama», va sortir le 31 mai. Ensuite, nous entamerons une tournée estivale des festivals en Italie et en Europe. D'ailleurs, je passerai également en Suisse, à Bellinzone. En octobre, il y aura la tournée des clubs italiens et en novembre, celle des clubs européens. J'ai beaucoup de travail.