Il s'est rasé la tête pour les victimes de Gaza

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Un cheveu par personneIl s'est rasé la tête pour les victimes de Gaza

Après avoir fait la grève de la faim cet hiver, le Neuchâtelois continue son combat malgré les ennuis.

Eric Felley
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Eric Felley
Samuel Crettenand ce mardi 7 mai à Lausanne.

Samuel Crettenand ce mardi 7 mai à Lausanne.

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L'hiver dernier, du 12 décembre au 21 janvier, Samuel Crettenand a fait une grève de la faim de 40 jours pour attirer l'attention sur la mort des enfants dans la bande de Gaza depuis l'offensive militaire lancée par Israël le 9 octobre. Ce Neuchâtelois a manifesté dans diverses villes en Suisse avec une pancarte, qui tenait le décompte du nombre d'enfants tués, soit en moyenne 144 par jour.

Cet activisme pacifique lui a valu quelques ennuis: «Aujourd'hui, je fais face à trois plaintes pénales ou mandats de répression pour cette action de solidarité». Il a été arrêté notamment à Berne le 18 décembre, où il a fini en cellule, puis à l'hôpital à la suite d'un malaise. Mardi, il s'est rendu à la Préfecture de Lausanne pour contester une amende reçue après un refus d'obtempérer lorsqu'il manifestait à la gare.

Il regrette: «Chaque fois que je me suis exprimé publiquement pour rappeler le carnage qui est en cours à Gaza, et la complicité de notre gouvernement, l’État et de la police ont systématiquement tenté de m’invisibiliser ou de me réprimer».

Un cheveu par victime

Mais cela ne l'empêche pas de continuer sa lutte. Mardi, devant la préfecture, à la place du Château, il s'est rasé la tête pour la cause de Gaza, rappelant que la «tête rasée a longtemps été le sort réservé aux prisonniers d'opinion».

Mais son geste est plus profond: «Nous avons en moyenne entre 90’000 et 150’000 cheveux sur la tête. Chacun des cheveux qui vont tomber représente une victime à Gaza, une personne assassinée ou mutilée. Et c’est sans compter les gens qui meurent de famine ou de maladie et l’ensemble de cette population psychologiquement traumatisée».

Il espère que son geste sera repris par d'autres, comme un signe visible de solidarité.

Samuel Crettenand au mois de décembre dernier.

Samuel Crettenand au mois de décembre dernier.

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Photographe à Gaza

«Ma vive sensibilité par rapport à ce conflit vient du fait que j’ai des amis en Israël et en Palestine, expliquait Samuel Crettenand au mois de décembre. J’ai travaillé à deux reprises à Gaza comme photographe dans le cadre d’une mission archéologique en 2006 et 2008. » Il en a même tiré un livre à l'époque, intitulé «Gaza à la croisée des civilisations», en collaboration avec le Musée d’Art et d’Histoire (MAH) de Genève.

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