Au Brésil, l'eau potable manque cruellement après les inondations

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BrésilL'eau potable fait cruellement défaut après les inondations

Plus de 150'000 personnes ont été évacuées dans le sud du pays, où les intempéries ont fait 90 morts et des dizaines de disparus.

Dans les rues inondées de Porto Alegre, des volontaires participent aux secours pour venir en aide aux habitants sinistrés.

Dans les rues inondées de Porto Alegre, des volontaires participent aux secours pour venir en aide aux habitants sinistrés.

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Déblocage de fonds d’urgence, porte-avions de la Marine, envoi de vivres dans un avion de Neymar: les initiatives se sont multipliées mardi pour venir en aide aux populations du sud du Brésil, qui redoutent un retour des pluies après des inondations historiques.

Le bilan de la pire catastrophe climatique de l’histoire du Rio Grande do Sul ne cesse de s’aggraver: 95 morts, 131 disparus et 372 blessés, selon le dernier bilan de la Défense civile. «Les chiffres continuent de monter mais malheureusement ils restent hautement imprécis car nous sommes encore dans une situation d’urgence», a déclaré le gouverneur de cet État, Eduardo Leite, en conférence de presse.

Il a averti sur le risque de «nouvelles fortes pluies à partir de vendredi (...) qui pourraient causer de nouvelles inondations dans des zones déjà fortement touchées». À Porto Alegre, la capitale régionale, et dans près de 400 autres localités de cette région, plus de 159'000 personnes ont dû quitter leur domicile à cause de l’impressionnante montée des eaux engendrée par des intempéries qui ont duré toute la semaine dernière.

L'eau, le besoin le plus urgent

Des cargaisons d’aide et de dons provenant de tout le pays étaient débarquées mardi dans la métropole, où «le besoin le plus urgent est l’eau», a indiqué, lors d’une conférence de presse, Sabrina Ribas, de la Défense civile.

Les inondations provoquées par les pluies de la semaine dernière ont privé d’eau et d’électricité une grande partie de la population de la région. Une seule des six stations d’épuration des eaux fonctionne et les hôpitaux et centres d’hébergement sont approvisionnés avec des camions citerne, a rapporté la mairie de la capitale, après avoir décrété un rationnement de l’eau.

«Il n’y a aucune prévision de normalisation» du service, ont reconnu les autorités. Porto Alegre et sa banlieue comptent quelque 3,5 millions d’habitants.

Munis de bouteilles ou de bidons, les gens font la queue pour obtenir un peu d'eau potable.

Munis de bouteilles ou de bidons, les gens font la queue pour obtenir un peu d'eau potable.

AFP

Aide des pays voisins

Outre le ballet incessant des hélicoptères pour fournir eau et vivres aux populations des localités les plus durement frappées, la Défense civile a dit travailler «intensément à dégager les routes». Quelque 15'000 militaires, pompiers, policiers et volontaires sont mobilisés pour secourir les victimes.

Des pays comme l’Uruguay et l’Argentine, voisins du Rio Grande do Sul, ont fourni ou mis à disposition des équipements de secours et du personnel spécialisé.

Le président Luiz Inácio Lula da Silva a annoncé que les «fonds d’urgence vont commencer à être débloqués» mardi pour «les premiers secours». Bien qu’on n’évalue pas encore totalement l’étendue des dégâts causés par les eaux, Lula a répété que «les moyens ne manqueront pas pour répondre aux besoins du Rio Grande do Sul».

De la pluie, encore

Mais les prévisions météo pour les prochains jours inquiètent les autorités. Pluies violentes, vents et peut-être de la grêle, sont attendus dans des zones jusque-là plutôt préservées. Et des pluies devraient de nouveau s'abattre sur les zones déjà inondées, ce qui risque de «nuire aux opérations de secours», a prévenu une météorologue.

Certains fleuves sont néanmoins en décrue, mais le recul des eaux laisse apparaître un spectacle de désolation, notamment dans la vallée du Taquari: partout, ce sont maisons inhabitables, rues couvertes de boue et véhicules renversés.

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