Des professeurs plaident pour poursuivre le dialogue

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Occupation de l'Uni de LausanneDes professeurs plaident pour poursuivre le dialogue

La situation devient tendue à l'Université de Lausanne, où le rectorat a sommé les manifestants de s'en aller.

Eric Felley
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Eric Felley
Depuis cinq jours, les couleurs de la Palestine ont envahi l'Université de Lausanne.

Depuis cinq jours, les couleurs de la Palestine ont envahi l'Université de Lausanne.

AFP

Une vingtaine d'enseignantes et enseignants de l'Université de Lausanne ont publié dans la soirée de lundi un communiqué exprimant leur soutien aux manifestants pro-palestiniens qui occupent depuis jeudi dernier le bâtiment Géopolis.

Alors que le rectorat a demandé lundi aux manifestants de quitter les lieux, ils estiment que l'occupation du bâtiment Géopolis doit pouvoir se poursuivre «conformément aux termes initiaux de garantie de la sécurité de toutes et tous, de respect de la tenue des cours et d’accès au bâtiment. Nous souhaitons que le dialogue reste ouvert dans une ambiance sereine, et sans intervention externe».

Mobilisation croissante

Par ailleurs, ils regrettent «que le dialogue et la négociation n’aient pas pu avoir lieu dans les termes qui avaient été prévus d’un commun accord entre les étudiants et la Direction. La réponse faite par la Direction est d’autant plus insatisfaisante dans le contexte d’une mobilisation croissante».

En effet, d'une centaine de manifestants en fin de semaine dernière, leur nombre a dépassé mille lundi. L'Université dit vouloir éviter une intervention policière. Sa vice-rectrice, Liliane Michalik, réitère cette volonté dans «24 Heures» de mardi, tant que l'occupation demeure pacifique et que les cours sont donnés normalement. «Nous préférons ne pas faire appel aux forces de l'ordre, assure-t-elle. Ce que nous voulons avant tout, c'est maintenir le dialogue. Mais si la situation devait évoluer, nous serions alors forcés d'agir différemment. »

Manifestants déçus

Du côté des manifestants, l'impression prévaut que ce dialogue n'a pas eu lieu. La direction de l'Uni souhaitait avoir une discussion en petit comité, alors qu'eux voulaient un débat au milieu de la foule. Le rectorat a finalement envoyé un communiqué peu avant 17 heures, dans lequel il a répondu négativement à la demande de cesser toute collaboration avec les universités israéliennes. L'Unil refuse d’imposer «un boycott académique». Le rectorat assure que les trois programmes de collaboration en cours «ne contribuent pas à l’effort de guerre israélien» d'un point de vue technologique ou en lien avec l'armement.

«Nous restons»

Pour les manifestants, la confiance est rompue et le ton monte: «Nous sommes outrés par la position de la direction qui trahit les conditions de la négociation acceptée jeudi soir», écrivent-ils dans un communiqué. Ils ont décidé de rester ce mardi et ils invitent la direction à les rejoindre à 18 heures dans le hall de Géopolis.

«En attendant, pousuivent-ils, le mouvement gardera sa persévérance, son pacifisme et son ouverture à la discussion collective. Nous, nous restons, nous continuons à tendre la main pour le dialogue, nous continuerons à nous battre pour nos revendications et pour la solidarité entre les peuples».

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