Le bras de fer est engagé à l'Uni de Lausanne

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Occupation pro-palestinienneLe bras de fer est engagé à l'Uni de Lausanne

Le rectorat de l'établissement exige que les manifestants quittent Géopolis.

Eric Felley
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Eric Felley
Les manifestants pro-palestiniens en nombre lundi dans le bâtiment Geopolis de l'Unil.

Les manifestants pro-palestiniens en nombre lundi dans le bâtiment Geopolis de l'Unil.

AFP/Fabrice Coffrini

Lundi en fin de journée, plus de mille manifestants pro-palestiniens occupaient le bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne. Depuis jeudi dernier, l'établissement tolérait cette occupation pacifique des lieux par des étudiants et des personnes venues de l'extérieur. De nombreux slogans ont été repris par la foule comme  «Israël criminel!», «Sionistes fascistes, c’est vous les terroristes!» ou «Gaza, Gaza, jamais on te lâchera!»

Comme dans d'autres universités, leurs revendications sont multiples, notamment le cessez-feu dans la bande de Gaza, la reprise de l'aide financière à l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens (UNWRA) et enfin la cessation des collaborations avec des universités israéliennes, soupçonnées de contribuer à l'effort de guerre israélien.

Pas de mesures contre les unis israéliennes

Il était prévu que les leaders des manifestants rencontrent le rectorat lundi, mais cela ne s'est pas déroulé ainsi. La direction de l'établissement a publié un communiqué unilatéral lundi après-midi refusant la dernière revendication: «L’UNIL doit offrir un environnement qui favorise et garantit l’émergence et la transmission de savoirs fondés sur des méthodes critiques et rigoureuses, la confrontation des idées, la réflexion éthique et le respect de la déontologie scientifique. Les collaborations en cours avec des institutions universitaires israéliennes ne contreviennent pas à ces principes. Partant de ce constat, la direction considère qu’il n’y a pas de raison d’interrompre ces relations».

Éviter une intervention policière

L'université demande aux manifestants de quitter les lieux et dit vouloir «éviter le recours à une intervention policière, mais elle ne peut autoriser plus longtemps l’installation jour et nuit du collectif. Elle est prête à discuter de la mise à disposition du collectif d’un espace lui permettant de continuer son action, aux heures d’ouverture des bâtiments. Pour cela, elle demande au collectif de désigner une délégation de six personnes avec laquelle elle pourra mener les discussions».

Des discussions sont prévues ce mardi dans l'après-midi. Des manifestants ont lancé une nouvelle invitation au recteur Frédéric Herman pour venir discuter ce mardi à 18 h. «S'il ne vient pas mardi, il sera indigne des engagements qu'il a pris devant nous», a affirmé une porte-parole des manifestants.

La situation n'est pas simple pour le rectorat. Lundi, une lettre de soutien de professeurs, chercheurs, assistants ou doctorants de l'Unil comptait quelque 200 signatures en faveur de la cause pro-palestienne.

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