Pressé par Rome, le géant chinois Xiaomi renonce à baptiser sa berline «Modena»

Sous la pression du gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni, le géant chinois des smartphones Xiaomi, un nouveau venu sur le marché de la voiture électrique, a renoncé lundi à donner un nom italien à son premier modèle, la berline SU7 entièrement produite en Chine.

Cette volte-face a été officialisée par le ministère italien des Entreprises, qui a indiqué avoir été informé par Xiaomi «qu’il ne ferait pas la promotion de sa voiture SU7, qui est fabriquée à 100% en Chine, sous le nom de Modena» (Modène), la patrie de Ferrari et Maserati dans le nord de l’Italie.

Auparavant, le ministre des Entreprises Adolfo Urso avait assuré le maire de Modène, Gian Carlo Muzzarelli, de son soutien pour la protection du nom de sa ville, s’opposant à «l’utilisation de symboles ou de noms italiens dans des produits fabriqués dans d’autres pays.»

Selon le ministère, Xiaomi a affirmé «avoir l’intention de se conformer à la réglementation italienne sur les indications trompeuses, y compris la réglementation sur les indications géographiques».

Connu pour ses produits de technologie grand public comme les smartphones, le groupe chinois avait fait en mars son entrée dans le monde de l’automobile électrique, commercialisant son premier modèle.

A la mi-avril, le constructeur Stellantis avait lui aussi rebaptisé son dernier modèle SUV d’Alfa Romeo, après la montée au créneau du gouvernement italien au motif que celui-ci est produit en Pologne.

«Tout en estimant que le nom Milano est conforme à toutes les exigences légales et compte tenu du fait qu’il existe des sujets plus essentiels, Alfa Romeo a décidé de changer le nom de Milano en Junior, afin de promouvoir un climat de sérénité et de compréhension mutuelle», avait fait valoir le groupe franco-italo-américain.

Ce modèle de SUV compact 100% électrique devait initialement porter le nom de «Milano», un choix en hommage à Milan, la ville où est née la marque en 1910.