Guillaume Meurice suspendu: il est quand même entendu à la radio

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PolémiqueGuillaume Meurice suspendu: il est quand même entendu à la radio

Charline Vanhoenacker et son équipe a décidé de contourner l'interdiction de Radio France.

Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur sur France Inter.  Dans «Le Grand Dimanche soir» le 29 octobre, il avait suggéré pour Halloween un «déguisement Netanyahu», «sorte de nazi mais sans prépuce».

Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur sur France Inter. Dans «Le Grand Dimanche soir» le 29 octobre, il avait suggéré pour Halloween un «déguisement Netanyahu», «sorte de nazi mais sans prépuce».

AFP

Nouvel épisode du bras de fer entre Guillaume Meurice et Radio France: Charline Vanhoenacker a pris le parti du rire en faisant de son émission dominicale un hommage à l’humoriste mis à pied, au nom de la liberté d’expression.

Guillaume Meurice a été suspendu jeudi dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre, comparant le dirigeant israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce».

Une plainte pénale avait été déposée contre lui à la suite de ces propos, l’accusant d’antisémitisme, mais elle a été classée sans suite.

Convoqué le 16 mai, Guillaume Meurice a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de responsables de gauche, après cette mise à pied qui a suscité l’inquiétude de nombreuses personnalités quant au respect de la liberté d’expression et de caricature par le service public.

L’émission de dimanche, la première sans Meurice, était donc très attendue.

L’humoriste, dont la place habituelle dans le studio a symboliquement été laissée vide, «n’a pas le droit d’être avec nous ce soir, Inter l’a envoyé en internat pour le remettre dans le droit chemin», a ironisé Charline Vanhoenacker au début de son émission.

«Certains d’entre vous se demandent pourquoi on n’est pas en grève. On est des spécialistes de la grève, on les a toutes faites depuis dix ans et on connaît les règles: préavis de cinq jours à Radio France. Vous voudriez pas qu’en plus on se mette hors-la-loi?», a-t-elle ajouté.

«Comme l’extrême droite a décidé de nous faire taire ce soir, on ne va tout de même pas leur laisser ce plaisir», a poursuivi l’animatrice, réservant plusieurs piques au groupe public.

«À force de passer plus de temps aux RH et à la PJ (police judiciaire) qu’à écrire des blagues, on va finir par donner raison aux gens qui disent que l’argent public est mal dépensé», a-t-elle déroulé.

«En matière de liberté d’expression, même s’il faut monter sur le terrain sur une seule jambe et les yeux bandés, on va le jouer ce match», a-t-elle promis. «La solidarité, ça existe encore, et c’est la meilleure défense».

Dernière chronique

Au nom de cette solidarité également, un autre humoriste de la troupe, Aymeric Lompret, a diffusé pendant une chronique des extraits de micro-trottoir humoristique de Guillaume Meurice, contournant ainsi la sanction.

«On a les sons du reportage de Guillaume. (...) On a décidé, nous, et j’ai validé parce que j’ai de l’autorité -- vous l’avez vu --,  de confier ces sons à Aymeric pour qu’il en fasse un peu de comique d’investigation», a justifié Charline Vanhoenacker.

Lui aussi humoriste du «Grand dimanche soir», Djamil Le Shlag a repris à l’antenne les propos de Guillaume Meurice à l’origine de sa mise à pied, avant d’annoncer en direct qu’il claquait la porte de la station.

«Perso, je vois pas ce qui est choquant à comparer Netanyahu à une sorte de nazi sans prépuce», a-t-il déclaré, sous les applaudissements du public.

«Je reviens sur la direction de France Inter. Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un arabe en France, j’ai toujours été menacé de me faire virer. (...) J’en tire les conclusions en me retirant du service public après l’émission, c’était ma dernière chronique. (...) Dans cette station, je ne me sens plus dans mon safe space.» Charline Vanhoenacker l’a salué un peu plus tard dans l’émission.

Guillaume Meurice avait déjà écopé en novembre d’un avertissement de la direction de Radio France, qu’il conteste devant les prud’hommes.

(afp)

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