Prises de paroleLe PS valaisan sanctionne les hommes trop bavards
Le parti a pris une mesure visant à limiter les prises de paroles masculines à trois d'affilée.
- par
- Eric Felley
Réunis en congrès à Fully (VS) samedi dernier, les déléguées et les délégués du Parti socialiste valaisan ont adopté un nouveau règlement à l'interne visant à mieux répartir le temps de paroles entre les hommes et les femmes.
Ils ont débattu d'une proposition de la section jeune, qui s'inspire de ce qui se pratique déjà au niveau suisse. Lors d'une assemblée, après trois interventions masculines sur un sujet, la prochaine parole revient forcément à une femme ou à une personne «d’une minorité de genre».
Des femmes «écoutées»
La proposition a été clairement acceptée par 56 oui, 14 non et 6 abstentions. Le comité directeur soutenait la proposition, ainsi que le conseiller d'État Mathias Reynard. Les jeunes estiment que c'est le devoir du parti de prendre «les mesures nécessaires pour permettre aux voix des femmes d’être non pas seulement mises en avant mais écoutées». Et que cette réglementation est un outil nécessaire au développement de l’implication politique des femmes.
Mais elle a été combattue par certains, qui y ont vu une règle inutile, injuste ou une atteinte à la liberté de parole. Le président du parti socialiste du Valais romand, Clément Borgeaud, s'est dit satisfait de l'issue du vote. Les hommes ne seront pas muselés et la règle n'aura que peu d'importance dans les débats. «Aujourd’hui, a-t-il réagi dans «Le Nouvelliste», plus de trois hommes ont pris la parole de rang une seule fois. C’était d’ailleurs lors du débat sur la résolution. Un débat fleuve que l’on connaît rarement lors des congrès».
La mesure entrera en vigueur lors du prochain congrès, où sera tenu également un procès-verbal et des statistiques sur les prises de parole par genre.