Commentaire13ᵉ AVS, la droite veut semer le chaos
Mauvaise perdante, la droite libérale refuse d'entrer en matière sur les propositions du Conseil fédéral.
- par
- Eric Felley
On s'y attendait un peu. Une majorité bourgeoise de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du National a manifesté son mécontentement vendredi dernier en décidant de renvoyer aux calendes grecques le débat sur le financement de la 13ᵉ rente AVS.
Le Conseil fédéral propose deux options. Soit une augmentation des cotisations salariales de 0,8 point. Soit une augmentation parallèle de ces cotisations de 0,5 point et une hausse de la TVA de 0,4 point. Par 13 voix contre 12, la commission propose d'attendre une réforme de l'entier du système AVS, que d'assumer les conséquences du vote populaire du 3 mars.
Le Parlement ne voulait pas de cette 13ᵉ rente AVS. Voilà que les trois partis bourgeois libéraux (UDC, PLR et Vert'libéraux) manifestent d'entrée de jeu leur mauvaise volonté pour ne pas mettre en place ce que le peuple a voté à près de 60% le 3 mars dernier. Le versement de la 13ᵉ rente en 2026, comme le souhaite le Conseil fédéral, est-il déjà compromis?
La promesse du Conseil fédéral
Il est trop tôt pour le dire. La commission sœur du Conseil des États doit encore se prononcer et le Centre, qui a promis de suivre la volonté populaire, pourrait faire ici la différence. Le 27 mars dernier, le Conseil fédéral a promis qu'il fera tout pour «que la 13ᵉ rente puisse être versée en temps voulu, quand bien même le financement devrait prendre du retard...»
Rien n'est donc joué. C'est une décision de commission prise à la majorité d'une voix. Cette même commission a décidé d'accorder une 13ᵉ rente AI, aussi par 13 voix contre 12. Ici, ce sont les élus du Centre qui ont fait pencher la balance, car ils ont promis publiquement de soutenir les personnes en situation de handicap.
L'avenir de la 13ᵉ rente AVS-AI au Parlement dépend effectivement beaucoup du parti du Centre, dont les élus n'oublient pas que leur propre base a voté largement en sa faveur. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'a réagi le président du parti, Gerhard Pfister. Sur X, il a qualifié le vote de la droite libérale de «réaction de défi politiquement discutable» de la part de ceux qui ont perdu la votation.