Israël et le Hamas inflexibles: les discussions sur une trêve en péril

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GuerreIsraël et le Hamas inflexibles: les discussions sur une trêve en péril

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu’Israël «ne capitulera pas» et «ne peut accepter» les demandes du Hamas d’arrêter la guerre à Gaza.

Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont affiché dimanche leur profond désaccord en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza.

Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont affiché dimanche leur profond désaccord en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza.

AFP

Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont affiché dimanche leur profond désaccord en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza, mettant en péril les discussions au Caire avec les médiateurs internationaux.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu’Israël «ne capitulera pas» et «ne peut accepter» les demandes du Hamas d’arrêter la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sanglante du Hamas le 7 octobre contre le territoire israélien.

Il a annoncé dans le même temps la décision «unanime» de son gouvernement de fermer en Israël Al-Jazeera, une chaîne du Qatar, l’un des pays médiateurs dans le conflit. Son gouvernement a ordonné la saisie du matériel de la télévision satellitaire.

En réponse, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a accusé M. Netanyahu de «saboter les efforts des médiateurs» en vue d’une trêve dans le territoire palestinien assiégé par Israël et dévasté par sept mois de bombardements israéliens.

En représailles à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, l’armée israélienne a lancé une offensive d’envergure -aérienne puis terrestre- dans le territoire palestinien, entraînant la mort jusque-là de 34.683 personnes majoritairement des civils selon le Hamas, et provoquant une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.

Les opérations militaires israéliennes ne connaissent aucun répit, faisant 29 morts ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, s’est alarmée de voir le nord de la bande de Gaza frappé par une «véritable famine», qui progresse vers le sud.

Terrible défaite

L’offre des médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis- présentée fin avril au Hamas prévoit une trêve provisoire associée à une libération de prisonniers palestiniens contre celle d’otages enlevés pendant l’attaque du 7 octobre.

Quelques heures avant la reprise dimanche des négociations au Caire entre une délégation du Hamas et des représentants qatari et égyptien après un premier round la veille, un responsable du Hamas a affirmé que son mouvement n’accepterait «en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre».

«Netanyahu freine en personne un accord» de trêve, a-t-il dit, après que le Hamas a accusé le Premier ministre israélien de l’entraver avec ses menaces publiques sur un assaut à Rafah, ville du sud de Gaza.

«Quand Israël montre sa bonne volonté, le Hamas s’obstine dans ses positions extrêmes, en tête desquelles sa demande de retrait de nos forces de la bande de Gaza, la fin de la guerre et la préservation du Hamas. Israël ne peut accepter cela», a dit M. Netanyahu en conseil des ministres.

«Capituler» face aux demandes du Hamas serait une «terrible défaite» pour Israël, a-t-il lancé.

Israël n’est pas présent au Caire. Et un responsable israélien a affirmé qu’une délégation s’y rendrait en cas d’avancées.

Le chef de la CIA, William Burns, s’y trouve lui, ont indiqué des médias américains.

Israël, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne, a juré d’anéantir le mouvement islamiste.

L’histoire ne vous pardonnera pas

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de plus de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l’attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l’armée.

Dans un communiqué dimanche, le Forum des familles d’otages a appelé M. Netanyahu «à faire fi des pressions politiques» et à accepter un accord qui permettrait une libération des otages. «M. Netanyahu, l’histoire ne vous pardonnera pas si vous ratez cette occasion.»

Fermeture d’un passage des aides

Alors que les efforts en vue d’une trêve se multiplient, Benjamin Netanyahu ne cesse de proclamer son intention de mener une offensive terrestre sur Rafah qui constitue selon lui le dernier grand bastion du Hamas à Gaza.

Les Etats-Unis, principal allié d’Israël, sont hostiles à un assaut sur cette ville où s’entassent 1,2 million de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre.

«Les dommages qu’il causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a averti le secrétaire d’Etat Antony Blinken.

Située à la frontière fermée de l’Egypte, Rafah est le principal point de passage terrestre de l’aide humanitaire. Une offensive serait un «coup dur» pour les opérations humanitaires, a prévenu l’ONU.

Cette aide, strictement contrôlée par Israël, reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Dimanche, l’armée israélienne a annoncé avoir fermé le point de passage de Kerem Shalom, visé par des tirs de roquettes. Les camions d’aide y sont inspectés par Israël avant d’entrer dans la bande de Gaza.

Roquettes sur Israël

Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a de nouveau bombardé la ville éponyme (nord), ainsi que le centre et le sud du territoire, notamment à Khan Younès et Rafah.

L’armée a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hamas à travers la bande de Gaza.

Sur le front nord d’Israël, à la frontière avec le Liban, le Hezbollah libanais a annoncé avoir tiré des «dizaines de roquettes» en direction du territoire israélien après la mort selon l’agence officielle libanaise de «quatre civils membres d’une même famille dans un raid israélien» dans le sud du Liban.

(afp)

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