Carla Bruni auditionnée 3 heures «dans un climat serein»

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FranceCarla Bruni auditionnée 3 heures «dans un climat serein»

L'épouse de Nicolas Sarkozy était entendue comme suspecte dans l'affaire du financement de la campagne de son mari.

Aucune décision immédiate n'a été prise suite à l'audition de Carla Bruni-Sarkozy concernant le financement de la campagne de son mari Nicolas par des fonds libyens.

Aucune décision immédiate n'a été prise suite à l'audition de Carla Bruni-Sarkozy concernant le financement de la campagne de son mari Nicolas par des fonds libyens.

AFP

Carla Bruni-Sarkozy a été entendue jeudi pendant près de trois heures comme suspecte dans l’enquête sur la rétractation en 2020 de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui accusait son époux Nicolas Sarkozy d’avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens.

Depuis jeudi matin elle était interrogée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Son audition s’est terminée en début d’après-midi, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP, confirmée par une source judiciaire. Concernant d’éventuelles poursuites, «aucune décision immédiate n’a été prise par les magistrats instructeurs», a précisé la source judiciaire.

«Elle a pu apporter des explications utiles»

«Mme Carla Bruni-Sarkozy s’est rendue ce matin comme convenu à une audition libre qui a duré près de trois heures», ont réagi ses avocats, Mes Paul Mallet et Benoît Martinez. «Au cours de cette audition qui s’est déroulée dans un climat serein, elle a pu apporter l’ensemble des éclairages et explications utiles», ont-ils assuré.

L’information judiciaire, ouverte en mai 2021, porte sur une tentative de tromper la justice française dans l’enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. L’ancien président a été mis en examen en octobre.

La justice s’est intéressée à Mme Bruni-Sarkozy quand la papesse des paparazzis «Mimi» Marchand (de son vrai nom Michèle Marchand), également mise en cause dans le dossier, avait justifié ses déplacements au domicile du chef de l’État pour voir son amie. Carla Bruni-Sarkozy avait alors été entendue comme témoin en juin 2023.

Des messages subitement effacés

Mais selon une source proche du dossier, le juge d’instruction s’est depuis interrogé sur divers éléments à charge. Tout d’abord, une «volonté de dissimulation» de Carla Bruni-Sarkozy, qui a «effacé l’intégralité des messages qu’elle a échangés avec Mimi Marchand» le jour de la mise en examen de cette dernière, le 5 juin 2021.

Ensuite, l’épouse de l’ancien président est soupçonnée d’avoir aidé Michèle Marchand et le paparazzo Sébastien Valiela à obtenir un test PCR mi-octobre 2020 leur permettant de partir au Liban faire l’interview qui donnera lieu à la rétractation de M. Takieddine.

Questionné sur ces éléments lors de sa mise en examen début octobre, Nicolas Sarkozy avait répondu: «À ce moment-là, elle a besoin de passer un test PCR comme des millions de Français à cette époque. Ma femme aide Michèle Marchand comme elle rend service à son amie pour qu’elle parte en voyage».

Sur les messages supprimés par son épouse sur son téléphone, il avait souligné avoir lui gardé les siens, ajoutant: «Si c’était une volonté stratégique ou de dissimuler, on pourrait se demander pourquoi elle et pas moi ?» Des auditions ont été réalisées ces derniers mois dans l’entourage de Carla Bruni-Sarkozy, a indiqué à l’AFP une autre source proche du dossier.

Onze suspects

Dans ce dossier, ce sont désormais onze protagonistes, en comptant Mme Bruni-Sarkozy, qui sont soupçonnés d’avoir œuvré, à des moments et degrés divers, dans cette opération qui aurait principalement visé à tromper la justice française.

Parmi les mis en cause figurent, outre M. Sarkozy et Mimi Marchand, l’intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, et le puissant chef d’entreprise David Layani. Les poursuites contre le financier Pierre Reynaud, décédé en mai 2023, sont éteintes.

Nicolas Sarkozy, président de la République de 2007 à 2012, a été condamné en appel à de la prison ferme, en février dans l’affaire «Bygmalion» sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012, en mai 2023 pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite «des écoutes» (ou affaire Bismuth). Il s’est pourvu en cassation dans ces deux dossiers.

(afp)

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