Conflit au Proche-OrientAmnesty: «Mais où est passée la Suisse humanitaire?»
L'ONG a déposé une pétition à Berne pour demander que la Suisse débloque l'aide pour les Palestiniens.
- par
- Eric Felley
Avec une action intitulée «Où est passée la Suisse humanitaire ?», Amnesty International Suisse et une quinzaine d'organisations pour la paix ont remis ce lundi au Conseil fédéral et au Parlement deux pétitions munies de plus de 45 000 signatures. L'une demande que la Suisse soutienne un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, l'autre qu'elle débloque les 20 millions de francs qu'elle a promis pour 2024 à l'organisation onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens, l'UNWRA.
«Nous saluons le fait qu’en tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse ait voté en faveur de la résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat, la libération inconditionnelle de tous les otages et une aide humanitaire pour Gaza », a expliqué Patrick Walder d'Amnesty Suisse. Mais «il est maintenant urgent que la Suisse s'engage activement pour la mise en œuvre de cette résolution juridiquement contraignante. »
Réhabilitation de l'UNWRA
Concernant la contribution de la Suisse à l'UNRWA, toujours suspendue à une décision du Conseil fédéral, Amnesty constate que le gouvernement israélien n'a jusqu’à présent délivré aucune preuve des graves accusations formulées contre certains des collaborateurs de l'UNRWA, qui auraient participé à l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023: «Le rapport d'enquête indépendante, supervisé par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, estime que l’UNWRA est en conformité avec les principes de neutralité dictés par le droit international humanitaire».
Il en va de l'image de la Suisse
«L'hésitation de notre pays à financer l'aide de l'ONU alors que des millions de Palestiniens souffrent de la faim est difficilement compréhensible et va ternir l'image de la Suisse humanitaire », ajoute Patrick Walder. «Nous demandons au Conseil fédéral et au Parlement de se ranger clairement du côté du droit international humanitaire et à se prononcer en faveur du financement de l'UNRWA. Nous en appelons à leur humanité face à la catastrophe qui touche la population civile. Les actes présumés de quelques employés de l'UNRWA ne doivent pas servir de prétexte à l'arrêt d'une aide, qui sauve la vie de millions de personnes. »