Israël persiste à frapper la bande de Gaza

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Proche-OrientIsraël persiste à frapper la bande de Gaza

Les efforts diplomatiques se sont pourtant intensifiés dimanche. Un bain sang toujours redouté à Rafah.

Rafah où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.

Rafah où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.

AFP

Les efforts diplomatiques en vue d’une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d’otages s’intensifient dimanche, au moment où le Hamas étudie une contre-proposition israélienne pour un cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine.

Près de sept mois après le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre, l’armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé «des dizaines de cibles terroristes» dans le centre de Gaza.

Offensive terrestre en préparation

Dans le même temps, elle se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah où s’entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville déjà régulièrement bombardée par l’armée israélienne.

Depuis l’Arabie Saoudite, où se tient à partir de dimanche une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé les Etats-Unis a empêcher une invasion terrestre à Gaza. Si elle devait avoir lieu, cette opération serait le «plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien», a-t-il déclaré.

Antony Blinken à Ryad

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est également attendu à Ryad, en Arabie Saoudite, où il discutera «des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages», et «mettra aussi l’accent sur l’importance de prévenir une extension» régionale de la guerre, a indiqué samedi le département d’État.

La crainte d’une extension régionale du conflit, notamment avec le Liban voisin, est aussi au programme d’une rencontre dimanche à Beyrouth entre le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, et des responsables libanais.

Ces tractations diplomatiques se font au moment où le Hamas dit «étudier» une contre-proposition israélienne en vue d’une trêve, associée à la libération des otages. Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a indiqué samedi qu’il «soumettra sa réponse une fois son étude terminée».

Les détails de la contre-proposition n’ont pas filtré mais selon le site Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de «l’établissement d’un calme durable» à Gaza.

Le gouvernement israélien sous pression

Pendant ce temps, la pression interne sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne cesse de s’accentuer. Samedi soir, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.

«Un accord, maintenant!» ont scandé samedi soir les manifestants, tout en appelant le gouvernement Netanyahu à démissionner. Peu avant, le Hamas avait diffusé une vidéo montrant deux otages, Keith Siegel, 64 ans, et Omri Miran, 47 ans. C’est la deuxième vidéo diffusée en quelques jours par le Hamas.

Lors du rassemblement à Tel-Aviv, le père de M. Miran a exhorté le Hamas à «faire preuve d’humanité», lui demandant également de «prendre une décision maintenant».

Aucun signe de répit

En attendant, la guerre ne montre aucun signe de répit. Tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui aux troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l’armée dimanche.

Selon un correspondant de l’AFP, l’armée israélienne a effectué des frappes aériennes et des tirs d’artillerie dans plusieurs zones de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès et Rafah, deux villes du sud du territoire, ainsi qu’à Gaza-Ville (nord).

Aide strictement filtrée

Outre les destructions et le bilan humain lourd, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l’aide humanitaire entre au compte-gouttes.

Samedi, un navire britannique a quitté Chypre pour héberger des centaines de membres de l’armée américaine qui construisent une jetée artificielle à Gaza afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

Dans la foulée, Chypre a annoncé qu’un navire chargé d’aide, revenu de Gaza début avril après qu’une frappe israélienne a tué sept travailleurs humanitaires, repartait en direction du territoire palestinien.

L’armée israélienne a indiqué samedi que 25'000 camions d’aide humanitaire étaient entrés dans Gaza depuis le 7 octobre. Le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), avance, lui, le chiffre de 23'000 camions.

Flambée de violence sur la frontière avec le Liban

Sur un autre front, la guerre entre Israël et le Hamas a provoqué une flambée de violences à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah. Le Hezbollah pro-iranien dit intervenir en soutien au Hamas.

Samedi, le puissant mouvement chiite a affirmé avoir visé deux positions militaires israéliennes dans le nord du pays, «en riposte» aux attaques «contre des habitations civiles» dans le sud du Liban qui ont fait trois morts dans la nuit de vendredi à samedi.

Selon une source diplomatique française à l’AFP, le volume d’échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah a été «multiplié par deux» depuis les 13 et 14 avril.

(AFP)

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