FranceUn jeune homme abattu d'une balle dans la tête
Un homme de 19 ans a trouvé la mort à Marseille. C'est certainement le troisième meurtre de l'année lié au trafic de drogues, soit bien moins que l'an dernier.
Un homme de 19 ans a été tué par balles sur un point de deal à Marseille samedi soir, dans le quartier de la Belle de Mai, dans ce qui est «très vraisemblablement le troisième narchomicide de l’année», a-t-on appris auprès du parquet dimanche.
Le jeune homme, né à Alger, a été mortellement blessé d’une balle dans la tête alors qu’il se trouvait sur «L’Espagne», un point de vente de stupéfiants de ce quartier populaire de la deuxième ville de France, dans le 3e arrondissement. Il est décédé quelques minutes plus tard à son arrivée à l’hôpital.
Inconnu de la justice, il était cependant fiché par les services de police pour infraction à la législation sur les stupéfiants, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.
Huit étuis d’une arme de poing de calibre 7.65 ont été retrouvés sur place par les enquêteurs de la police judiciaire saisis de l’enquête.
Guerre entre bandes rivales
Un véhicule, sans doute celui utilisé par le commando armé pour cette opération, a été retrouvé carbonisé dans la nuit sur la commune de La Barben, dans les Bouches-du-Rhône, près d’Aix-en-Provence, a précisé à l’AFP le procureur de Marseille, selon qui «il s’agit très vraisemblablement d’un narchomicide, le troisième de l’année».
49 personnes avaient été tuées en 2023 à Marseille dans la guerre que se livrent des bandes rivales - au premier rang desquelles les clans «Yoda» et «DZ Mafia» - pour le contrôle du trafic de drogue dans la cité phocéenne. Parmi elles, quatre victimes collatérales, dont les trois femmes victimes de ces tirs l’an dernier.
Mais depuis novembre, le rythme de ces assassinats a considérablement ralenti. Ainsi, à la même date en 2023, 18 personnes avaient déjà perdu la vie à Marseille dans ces homicides sur fond de trafic de stupéfiants.
Opérations «place nette XXL»
La Belle de Mai, quartier populaire régulièrement classé parmi les plus pauvres d’Europe, fait partie de ces secteurs de la cité phocéenne particulièrement touchés par la criminalité liée aux trafics de stupéfiants. Ainsi, deux narchomicides avaient eu lieu en 2023 dans cette partie relativement centrale de la ville, et cinq en 2022.
Pour contrer ces trafics, le gouvernement a lancé mi-mars des opérations «place nette XXL» dans toute la France, avec le renfort de nombreux policiers. Elles sont destinées à «porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues», avait indiqué le président Emmanuel Macron, qui s’était déplacé pour l’occasion dans la cité marseillaise de la Castellane.
Le gouvernement avait précisé mi-avril que les neuf opérations de ce type menées en France avaient conduit en tout à 186 mandats de dépôt. À Marseille précisément, elles ont donné lieu à une cinquantaine d'«écrous».
Cette semaine encore, le parquet de Marseille avait annoncé un coup de filet dans la cité des Oliviers, dans le nord de la ville, opération qui avait conduit à 21 mises en examen et dix placements en détention provisoire.