BucarestL’influenceur masculiniste Andrew Tate n'échappera pas au procès
La justice roumaine a rejeté les requêtes du Britannique. Il devra répondre de traite d’êtres humains en bande organisée et de viol
La justice roumaine a rejeté vendredi les requêtes de l’influenceur britannique Andrew Tate, donnant le feu vert au démarrage de son procès dans le pays pour traite d’êtres humains en bande organisée et viol.
Dans sa décision, le tribunal de Bucarest «rejette comme non fondées les demandes» de l’accusé et «confirme la légalité de la procédure, ordonnant l’ouverture» des débats.
«Illégale et sans fondement»
Ses avocats ont aussitôt fait appel de la décision, la jugeant «illégale et sans fondement» et promettant de «faire éclater leur innocence».
L’influenceur masculiniste de 37 ans va comparaître aux côtés de son frère Tristan, âgé de 35 ans.
Le parquet les soupçonne d’avoir dupé plusieurs femmes à des fins d’exploitation sexuelle.
Ils avaient été arrêtés fin 2022 et avaient passé trois mois en détention à Bucarest. Inculpés en juin 2023, ils ne sont pas autorisés à quitter le pays.
D’après les procureurs, les victimes étaient piégées par les deux hommes qui simulaient des sentiments à leur égard (méthode dite du loverboy), avant d’être forcées «par des actes de violence physique et de coercition psychologique» à la production de films pornographiques.
Andrew Tate doit également répondre de faits de viol, commis à deux reprises.
Les deux frères, qui réfutent l’ensemble des allégations, sont par ailleurs visés par un «mandat d’arrêt européen» émis par les autorités britanniques. Il concerne également «des accusations de viol et de traite d’êtres humains» après des plaintes déposées par plusieurs femmes.
Un procès d'abord en Roumanie
La justice roumaine avait indiqué en mars être prête à accepter leur extradition mais seulement après leur procès en Roumanie, ce qui pourrait prendre des années.
Né aux Etats-Unis en 1986, l’influenceur Andrew Tate vit depuis plusieurs années en Roumanie. Avant de se retrouver derrière les barreaux, il avait dit en apprécier «la liberté» et «le fait que la corruption soit accessible à tous».
Muscles saillants, fumant des cigares
Banni d’Instagram et TikTok pour des propos misogynes, le kick-boxeur est suivi par plus de neuf millions de personnes sur le réseau social X, où il s’exhibe muscles saillants, fumant des cigares et fascinant des millions d’adolescents avec ses voitures de luxe.
Il y promeut des thèses masculinistes et monnaie ses conseils aux hommes pour les aider à devenir riches.