«Fall Guy», la comédie qui tombe à pic

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En salles mercredi«Fall Guy», la comédie qui tombe à pic

Malin, drôle, finement dialogué et monté, le nouveau film du réalisateur de «Bullet Train» est une réussite.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet

De la série «L'homme qui tombe à pic», cinq saisons diffusées de 1981 à 1986, on n'a pas retenu grand-chose. En tout cas, rien susceptible de la mettre au-dessus des affligeantes (pour la plupart) fictions télévisées de l'époque. Même en tenant compte du fait que le rôle principal était tenu par Lee Majors, ex «homme qui valait trois milliards». Dans la série, ce cascadeur arrondissait ses fins de mois en optant pour la noble activité de chasseur de prime.

L'annonce qu'un long métrage de cinéma allait être tiré de la série ne nous a donc fait ni chaud ni froid. Et puis «Fall Guy» est arrivé, le film sort ce mercredi. On est ressorti de la vision de presse les zygomatiques en position «sourire optimal».

L'action commence pendant le tournage d'un blockbuster de science-fiction hollywoodien. Colt Seavers (Ryan Gossling, très en forme) est le cascadeur attitré de la star Tom Ryder (Aaron Taylor-Johnson), outre bouffie de suffisance. C'est un grand professionnel ayant parfaitement intégré qu'il n'est que l'ombre de la vedette. Il se plie sans broncher à tous les caprices de l'équipe de tournage. Colt a le béguin pour la belle assistante Jody Moreno (Emily Blunt, rayonnante) qui le lui rend bien.

Un accident le blesse et le voilà éloigné des plateaux pendant de longs mois. Colt décide de couper tous les ponts et de quitter le métier. Il devient voiturier. La productrice (Hannah Waddingham, remarquée dans «Ted Lasso»), empêtrée dans un nouveau blockbuster dont Jody est la réalisatrice, rappelle Colt. Elle est en manque de cascadeurs et, surtout, lui demande de retrouver Tom Ryder dont les frasques mettent en péril le tournage et, ainsi, la carrière de son ex.

Les bases sont ainsi posées. Ce qui saute immédiatement aux yeux est que le film assume son statut de divertissement d'action sans céder à la facilité. Le film est réalisé par David Leitch, qui fut un temps passé cascadeur, il sait donc de quoi il parle. Son scénario est remarquablement écrit et surtout construit. Ses dialogues sont pétillants. Sa distribution est impeccable. La mise en scène est inventive et d'une efficacité redoutable. Des qualités qu'on avait déjà observées dans «Bullet Train», précédente comédie d'action réalisée par Leitch (avec Brad Pitt, excusez du peu), ce qui semble démontrer que l'ex-cascadeur est non seulement doué, mais sait aussi très bien s'entourer.

Le résultat? Un peu plus de deux heures de plaisirs simples, très certainement fruits d'une modeste, mais réelle ambition, encore rehaussé par le respect du spectateur et le sens du spectacle. Cerise sur le gâteau, «Fall Guy» a même l'intelligence d'être un film de son temps. Il sait aborder par la bande, des thématiques brûlantes, telles les abus de la numérisation et la crise de la créativité hollywoodienne, sans pour autant devenir un pesant donneur de leçons.

À aucun moment nous n'avons eu honte d'avoir ri de bon cœur. Et plus d'une fois. Mais il va sans dire que si vous êtes de ceux qui ont trouvé  «Bullet Train» consternant, on en connait, on a les noms, la pilule pourrait avoir du mal passer.

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