FranceAu moins cinq migrants dont une fillette morts dans la Manche
Un «mouvement de foule» aurait eu lieu sur un bateau transportant quelque 110 personnes.
Cinq migrants, dont une petite-fille, sont décédés dans la nuit de lundi à mardi après «un mouvement de foule» en mer lors d’une tentative de traversée de la Manche au niveau de la plage de Wimereux (Pas-de-Calais).
Outre la fillette, trois hommes et une femme figurent parmi les personnes décédées, a indiqué à l’AFP la préfecture du Pas-de-Calais, confirmant une information de «La Voix du Nord». Une personne a été légèrement blessée.
Selon les pompiers, la petite fille est âgée de 4 ans, les trois hommes ont entre 25 et 40 ans et la femme entre 30 et 35 ans.
Les faits ont eu lieu à 5 heures, quand un small-boat avec plus de 110 personnes à bord a pris la mer depuis la plage de Wimereux, d’après le récit de la préfecture.
«Après un premier échouage sur un banc de sable, le bateau a de nouveau repris la mer», a indiqué la préfecture. «Un mouvement de foule serait survenu dans l’embarcation surchargée, générant plusieurs victimes.»
Au moins quinze décès
L’enquête a été confiée au procureur de la République de Boulogne-sur-Mer. Le préfet du Pas-de-Calais doit se rendre sur place pour un point presse à midi.
La tentative de traversée a eu lieu sur une mer calme et avec un temps dégagé, mais une température à peine quelques degrés au dessus de zéro.
D’abord rendue inaccessible par la police sur une centaine de mètres, la digue de Wimereux a été rouverte mardi peu avant 11 heures.
Selon une source chez les secouristes, les rescapés ont été débarqués au port de Boulogne-sur-Mer, à une poignée de kilomètres au sud de Wimereux.
Avec ce drame, au moins quinze personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche depuis le début de 2024, selon un décompte de l’AFP.
Ce bilan est d’ores et déjà plus important que celui de 2023, où douze migrants sont morts dans ces mêmes circonstances, selon la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
Le dernier drame remonte au 3 mars avec le décès par noyade d’une fillette de sept ans dans le canal de l’Aa à Watten (Nord), qui se jette dans la mer du Nord, alors qu’elle se trouvait sur une petite embarcation avec 15 autres migrants.
Près de 30'000 migrants
Fin février, un Turc de 22 ans est décédé en tombant de son embarcation au large de Calais et deux autres migrants sont portés disparus. Un Érythréen a été mis en examen et incarcéré samedi dans ce dossier.
Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux (Pas-de-Calais) alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau à 9 degrés.
Le corps d’un homme a par ailleurs été découvert le 19 mars dans le chenal de l’Aa, à Grand-Fort-Philippe (Nord), probablement un migrant signalé disparu alors qu’il tentait, selon les associations, de rejoindre le Royaume-Uni en bateau.
En 2023, 29'437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45'774 en 2022, année record, d’après des chiffres du ministère britannique de l’Intérieur.
Et les traversées sont en progression de plus de 20% depuis le début de l’année par rapport à l’an dernier, selon le plus récent bilan des autorités britanniques.
Le Parlement britannique a approuvé dans la nuit de lundi à mardi le projet de loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak.
Présenté comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile - d’où qu’ils viennent - entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.