Hockey sur glaceCommentaire: Bravo Mesdames, vous m’avez cloué le bec
On n’y croyait pas. Pourtant, la Ligue professionnelle de hockey féminin a trouvé un public, des téléspectateurs et un fort capital de sympathie. Respect.
- par
- Emmanuel Favre
Au mois de juin 2023, lorsque Mark Walter, le propriétaire des Dodgers de Los Angeles (baseball), et Billie Jean King, l’une des icônes de l’histoire du tennis, ont contribué à la création de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) tout en assurant un salaire annuel moyen de 55’000 dollars américains (50’000 francs) à chacune des 157 joueuses, on a été habité par une conviction.
Cette ligue composée de six équipes (New York, Minnesota, Toronto, Montréal, Ottawa et Boston), comme toutes les autres avant elle, va se casser la figure sur la réalité d’un marché saturé.
À cette époque pas si lointaine, la question n’était pas de savoir si l’explosion allait se produire. Mais quand elle arriverait.
Eh bien, qu’elles soient dirigeantes, entraîneures ou joueuses, ces femmes nous ont cloué le bec. Et pas à peu près.
Pour cela, bravo. Tout simplement bravo.
Un record de 21'105 spectateurs
Alors que la saison inaugurale touche à sa fin, la LPHF n’a pas seulement apprivoisé un public de curieux. Elle a conquis les foules et les cœurs.
Le feu d’artifice? Samedi, 21’105 personnes en délire ont ovationné les actrices d’un duel entre Montréal et Toronto au Centre Bell, habituel domicile du Canadien de Montréal en NHL.
L’événement a été synonyme de nouveau record d’affluence pour un match de hockey féminin. «Ça fait des années qu’on travaille, a expliqué, émue, Marie-Philip Poulin, l’une des meilleures joueuses de la planète. Nous voulions vivre ce moment. Et nous y sommes.»
Avant cela, il y avait eu 19’285 fans à Toronto pour un choc entre Toronto et Montréal.
13’736 partisans à Detroit pour voir une affiche entre Ottawa et Boston avec la Zurichoise Alina Müller.
En tout, sept confrontations ont attiré plus de 10’000 personnes.
Un message fort
Une saison ne fait certes pas une histoire.
Mais, quoi qu’il se passe, il s’agit d’une victoire extraordinaire pour ces femmes qui se sont accrochées à leur rêve et qui auraient dû, selon les premières planifications, disputer une grande partie de leurs joutes dans des stades de quartier au confort plus proche de Graben que du Centre Bell.
Il s’agit d’un succès phénoménal pour un produit méconnu il y a peu. On nous a même soufflé que le taux d'écoute de plusieurs parties de la LPHF a été supérieur à des matches de la NHL. Pas dans les grands marchés, on s’entend.
Et il s’agit d’un formidable facteur de motivation pour de jeunes joueuses, même en Suisse, qui ont aujourd’hui le droit d’envisager de gagner leur vie avec une canne et une rondelle.