24 juillet 2023Drame de La Chaux-de-Fonds: il y a bien eu une tornade
MétéoSuisse a livré les conclusions de son enquête sur le coup de vent dévastateur de l'été dernier.
- par
- Eric Felley
Le 24 juillet dernier, vers 11 heures 30, un orage et un incroyable coup de vent ont frappé la ville de La Chaux-de-Fonds dans les montagnes neuchâteloises, avec une pointe de 217 km/h mesurée à l'aérodrome des Eplatures. En une dizaine de minutes, des dégâts considérables ont été causés à des centaines de bâtiments et des hectares de forêts. Une personne a été tuée dans sa voiture par la chute d'une grue, tandis qu'une quarantaine d'autres ont été blessées.
Le blog de MétéoSuisse revient ce lundi sur cet événement aussi rare qu'exceptionnel. Un peu comme lors d'un accident d'avion, toutes les données possibles ont été recueillies afin de mieux comprendre ce qui s'est passé et «d'améliorer nos outils de suivi en temps réel de ces situations très délicates dans le futur», écrit MétéoSuisse. Même s’il est pour l’instant «encore impossible de prévoir des événements aussi localisés et intenses plusieurs heures à l’avance et parfois même plus de 10 à 15 minutes à l’avance».
Comme «une toupie dans une machine à laver»
Après avoir analysé les images des dégâts, MétéoSuisse avance qu'il y a eu deux phénomènes. Le long du flanc nord de la ville de La Chaux-de-Fonds, les tracés des dégâts apparents sur la végétation sont souvent convergents et évoquent le passage d'une tornade. Autrement dit: «La partie nord de la ville se trouvait dans une zone qui a été affectée par une rotation tornadique, située dans la zone de convergence entre le courant descendant du flanc arrière et celui du courant de tirage du courant ascendant, comme «une toupie dans une machine à laver».
Par contre, le long de la bordure sud de la ville, les tracés des dégâts sont davantage rectilignes et divergents et correspondent au passage d’une microrafale associée «au courant descendant du flanc arrière de l’orage supercellulaire».
Pour MétéoSuise, l'enquête approfondie réalisée sur les événements du 24 juillet a permis d'identifier de nombreuses pistes d’amélioration en interne afin de mieux anticiper ces phénomènes. Dans un prochain article, l'agence se penchera sur la «plausibilité de la valeur de vent extrême de 217 km/h» mesurée sur l’aérodrome des Eplatures.