La Fête des mères, oui, mais pas seulement

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CommentaireLa Fête des mères, oui, mais pas seulement

Le fait d'élargir le cercle des gens dignes d'amour n'est pas un crime.

Eric Felley
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Eric Felley
Des bricolages et des fleurs pour la Fête des mères.

Des bricolages et des fleurs pour la Fête des mères.

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Il est étonnant de voir comment l'opinion publique est devenue hypersensible selon la façon dont on présente les choses. Ainsi, la semaine dernière, la décision de l'école de Lully à Bernex de «ne plus fêter exclusivement les mamans durant le mois de mai, mais de manière plus globale, les gens qu’on aime» a fait hyperventiler des personnalités de droite, qui y ont vu une avancée intolérable du wokisme.

La direction de l'école a justifié cette décision «au vu de la mouvance actuelle traitant de l’inclusion des genres et de l’égalité femme/homme». Elle s'est fait remonter les bretelles par la cheffe du Département de l'instruction publique, Anne Hiltpold. Pour elle, la marge de manœuvre de l'établissement existe, certes, mais pas pour des sujets qui impliquent «des positions politiques et stratégiques».

Maternité pieuse et dévouée

En partie, c'est vrai, car la Fête des mères a été mise sur un piédestal par le maréchal Pétain sous le régime de Vichy en 1941. Elle a donc été créée sous une idéologie profondément paternaliste, afin de célébrer la maternité pieuse et dévouée de la femme au foyer.

Elle a survécu dans notre culture sous la forme d'une journée pour dire à sa maman ou à son papa qu'on l'aime. Pour les enfants, avec un bricolage, pour les adultes par un bouquet de fleurs ou un repas au restaurant. Ici, on n'est plus vraiment dans la politique, mais dans une coutume qui s'est installée avec plus ou moins de réalité dans les familles.

Familles recomposées

L'école de Lully, en mettant de côté les fonctionnalités mère et père, pour les substituer par les «gens qu'on aime», a voulu innover en toute bonne foi. Le fait d'élargir le cercle des gens dignes d'amour n'est pas un crime, et bien évidemment les parents en font partie tout en haut du classement.

Dans les familles d'aujourd'hui, très souvent recomposées, il existe des personnes, qui ne sont pas les géniteurs directs, mais jouent un rôle de premier plan dans la vie d'un enfant, quel que soit leur genre.

Si l'on voit les choses comme ça, présentée sous l'angle de la bienveillance, la décision de l'école de Lully n'a rien de scandaleuse, bien au contraire.

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