CisjordanieDix Palestiniens tués par l'armée israélienne en Cisjordanie
L’armée israélienne poursuit ses opérations dans le nord de la Cisjordanie occupée, pour la troisième journée consécutive samedi, où elle a dit avoir tué dix personnes et arrêté huit autres.
Des journalistes sur place ont rapporté avoir entendu des explosions et des tirs et avoir vu bombarder au moins trois maisons, ainsi que des drones survoler le camp, évoquant une importante présence militaire sur les lieux.
«Les forces de sécurité ont éliminé dix terroristes pendant des affrontements», a indiqué l’armée dans un communiqué, près de 48 heures après le début de l’incursion durant laquelle huit soldats et un officier de la police aux frontières ont été blessés. Si l’armée israélienne affirme que ces opérations visent des groupes armés palestiniens, des civils font très souvent partie des victimes.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, de son côté, fait état de «plusieurs personnes tuées et blessées à l’intérieur du camp, mais l’armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés».
Des corps sont toujours présents dans les rues, d’après le correspondant de l’AFP.
Le ministère rapporte que onze personnes ont été blessées, dont sept par balles. Parmi elles, un secouriste a été touché par un tir, a ajouté la même source dans un communiqué.
Raid «sans précédent»
Selon des habitants joints par l’AFP, il n’y a plus d’électricité, la nourriture commence à manquer et personne ne peut entrer ni sortir du camp. Les réserves de lait pour enfant s’épuisent, et des malades chroniques, notamment des patients ayant besoin de dialyses, n’ont pas pu recevoir de soins.
«Le siège du camp Nour-Shams se poursuit depuis plus de 42 heures», a indiqué Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur, une entité dépendant de l’Autorité palestinienne.
«Cette incursion est sans précédent (...), il y a des snipers sur les toits et des forces spéciales déployées» dans le camp, a ajouté M. Shaaban.
«Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne en Cisjordanie, surtout dans les camps du nord» du territoire, accuse Hassan Khuraisha, un député palestinien, interrogé par l’AFP.
Parmi les victimes, Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est mort après avoir été «touché à la tête par des tirs israéliens» dans le camp de déplacés de Tulkarem, avaient indiqué vendredi le ministère palestinien de la Santé et l’agence de presse palestinienne Wafa. Salim Faisal Ghanem, 30 ans, a été «tué par les troupes israéliennes» vendredi dans le camp voisin de Nour-Shams, selon Wafa.
Le raid de Nour-Shams s’inscrit dans un contexte d’intensification de la violence en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.
Au moins 479 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Neuf Israéliens, dont cinq membres des forces de sécurité, ont été tués au cours de la même période, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.