Évêque poignardé à SydneyLe réseau social X refuse de retirer les contenus liés à l'agression
La plateforme d'Elon Musk a contesté samedi l’ordre donné par le régulateur australien eSafety de retirer tous les posts en lien avec l'attaque du 15 avril.
Mar Mari Emmanuel, évêque d’une église assyrienne, a été poignardé à la tête et à la poitrine lundi soir pendant un sermon dans une église par un jeune homme de 16 ans. Il a pardonné à son agresseur, dans un message publié depuis l’hôpital. Les autorités australiennes se sont inquiétées du fait que la vidéo de l’attaque, qui s’est largement répandue sur les réseaux sociaux, alimente les tensions.
La plateforme X affirme s’être conformée à une première directive d’eSafety, «dans l’attente d’un recours en justice», en supprimant «certains messages en Australie qui commentaient la récente attaque». Mais elle a déclaré avoir reçu par la suite une nouvelle demande d’eSafety exigeant de «retenir globalement les messages» et menaçant la plateforme d’une amende journalière de 500'000 dollars américains si elle ne se conformait pas à cette demande.
Elon Musk a dénoncé sur le réseau social ce type d’«interdictions de contenus globaux», assurant que le régulateur n’avait pas «le pouvoir de dicter le contenu que les utilisateurs de X peuvent voir à l’échelle mondiale». «Nous contesterons vigoureusement cette approche illégale et dangereuse devant les tribunaux», a fait valoir la plateforme, estimant que les messages concernés n’enfreignaient pas ses propres règles en matière d’expression violente.
Mais eSafety a souligné vendredi sa volonté d’assurer la «conformité totale et complète» de X avec la législation australienne. «Nous étudions actuellement la possibilité de prendre d’autres mesures réglementaires», a indiqué l’autorité de régulation, se disant «déçue que le processus ait été inutilement prolongé au lieu de donner la priorité à la sécurité des Australiens».
Chris Minns, le Premier ministre de l’État de la Nouvelle-Galles du Sud, a critiqué le rôle joué par certaines plateformes dans la diffusion d’images violentes de l’attentat. «Je suis choqué mais pas surpris», a-t-il commenté samedi à propos de la réaction de X. «C’est exactement ce à quoi je m’attendais de la part de X ou de Twitter, peu importe comment on les appelle: un mépris pour les informations qu’ils ont diffusées dans nos communautés, des mensonges et des rumeurs qui font tâche d’huile», a déclaré Minns.
«Et lorsque les choses tournent mal, ils lèvent les bras au ciel pour dire qu’ils ne sont pas prêts à faire quoi que ce soit», a ajouté Minns qui a appelé à un renforcement des règles régissant les réseaux sociaux. «Nous en avons assez, Sydney en a assez».