FranceDeux fillettes blessées au couteau devant leur école
Les enfants de 6 et 11 ans ont été légèrement touchées et leur agresseur, qui ne serait pas un terroriste, a été arrêté.
Deux fillettes de six et 11 ans ont été légèrement blessées jeudi lors d’une attaque au couteau menée à proximité de leur école à Souffelweyersheim (Bas-Rhin), et l’assaillant a été interpellé peu après sans résister.
Selon la gendarmerie, la fillette de 11 ans a été blessée au couteau devant l’école, l’autre a été poignardée dans un square à proximité, dans ce village en grande banlieue de Strasbourg. Présentant des «blessures superficielles», elles ont été hospitalisées en urgence pédiatrique. Les enfants de l’école primaire ont été confinés durant environ une heure et demie avant que leurs parents ne puissent les récupérer.
«Les choses ont été faites avec un grand professionnalisme. Tous les plans ont été appliqués, les enfants ont été tout de suite mis en sécurité», a assuré le directeur de cabinet de la préfète, Jean-Baptiste Peyrat, précisant que l’assaillant n’était pas entré dans l’établissement.
Plusieurs séjours en hôpital psychiatrique
L'agresseur, né le 17 avril 1994 à Strasbourg, a été interpellé peu après 14:15 dans le square, selon la gendarmerie. Il n’avait plus de couteau en main et s’est laissé faire. Il n’est «pas connu des services», et ses motivations «ne semblent pas en lien avec une radicalisation». «Il a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique», a ajouté une source policière. Une enquête judiciaire a été ouverte.
Le collège voisin de l’école a lui aussi été confiné et au moment de l’intervention des forces de l’ordre, «une élève de 4ᵉ a fait un malaise cardiaque», a annoncé la préfecture en fin d’après-midi. «Les équipes du collège lui ont prodigué les gestes de premiers secours et ont appelé le Samu». L’élève a été transportée aux urgences «dans un état grave».
Jean-Baptiste Peyrat a annoncé la mise en place, «aussi longtemps qu’il le faudra», d’une cellule d’urgence médico-psychologique.
«La moitié de la classe a pleuré»
«J’étais au fond de la cour, on nous a dit de rentrer en classe le plus rapidement possible, de nous mettre sous la table et d’attendre qu’il soit arrêté et qu’on ait le feu vert pour ressortir», a raconté Aude, neuf ans, écolière en classe de CE2. «Des gens sont venus pour nous expliquer ce qui se passait, la maîtresse est venue aussi pour nous calmer. La moitié de la classe a pleuré.»
Vers 16:00 les parents ont pu commencer à rejoindre leurs enfants dans la cour de l’école, classe par classe, avant de pouvoir quitter les lieux. Des brochures proposant un soutien psychologique leur ont été distribuées et un gendarme interrogeait chaque enfant avant qu’il ne quitte l’établissement.
«Je suis soulagée, du moment où j’ai entendu les sirènes jusqu’à maintenant on ne sait pas trop ce qui se passe, j’avais des frissons de savoir comment ma fille allait, si elle n’était pas trop traumatisée, si elle avait vu quelque chose ou non», a déclaré Michaela Stamm, assistante maternelle de 38 ans juste après avoir récupéré sa fille.
«Elle a l’air d’aller bien, la première chose en sortant quand elle m’a vue, elle a fait un sourire», a-t-elle ajouté. «Elle m’a dit qu’ils ont mangé un goûter, ils étaient confinés sous les tables. Elle n’a rien vu, mais elle n’a pas l’air plus traumatisée que ça, on verra en rentrant ce qu’elle nous dira. J’espère aussi que les deux petites filles blessées iront bien.»
«Un petit village tranquille»
«On n’a pas l’habitude d’autant d’agitation à Souffelweyersheim, c’est un petit village tranquille», a de son côté déclaré Barbara (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), 37 ans, mère de deux enfants de sept et neuf ans scolarisés dans cette école. «On va voir comment vont nos enfants, on va écouter ce qu’ils ont à nous raconter ce soir: ça a l’air d’aller tout de suite, mais je pense qu’ils sont quand même un peu remués. Ils parleront à la maison.»
«Tous les maires, tous les collègues pensent que ça ne peut pas ou que ça ne devrait pas arriver chez eux, moi aussi je le pensais, mais vous voyez, on n’est à l’abri de rien», a également souligné Pierre Perrin, le maire de cette commune d’un peu moins de 8000 habitants.