Une aide américaine à l’Ukraine «ne changera «rien»

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Guerre en UkraineUne aide américaine à l’Ukraine «ne changera «rien»

Pour le Kremlin, l'armée russe est en position de force et les éventuels milliards débloqués par le Congrès n'auront pas d'influence.

Un policier ukrainien dans le village d'Ocheretyne, dans la région de Donetks, où des immeubles ont été touchés par des tirs d'artillerie russe et des attaques aériennes.

Un policier ukrainien dans le village d'Ocheretyne, dans la région de Donetks, où des immeubles ont été touchés par des tirs d'artillerie russe et des attaques aériennes.

AFP

Le Kremlin a assuré jeudi que l’aide des États-Unis à l’Ukraine, bloquée au Congrès depuis plusieurs mois et sur laquelle les élus américains doivent se prononcer samedi, «ne pourra rien changer» à la situation sur le front, où l’armée russe est à l’offensive.

L’Ukraine réclame inlassablement à ses alliés occidentaux plus de munitions et de systèmes de défense antiaérienne, alors que les forces russes pilonnent toujours quotidiennement ses villes et ses infrastructures énergétiques.

Or, la Chambre américaine des représentants doit voter samedi sur un texte prévoyant près de 61 milliards de dollars d’aide militaire et économique à l’Ukraine, ce qui pourrait permettre à son armée de reprendre son souffle.

«La situation est défavorable à l'Ukraine»

«Cela ne peut en aucun cas influencer l’évolution de la situation sur les fronts», a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. «Cela ne pourra rien changer», a-t-il martelé devant la presse, affirmant que «tous les experts indiquent dorénavant que la situation sur le front est défavorable à la partie ukrainienne».

L’heure est à l’optimisme à Moscou, plusieurs mois après l’échec de la contre-offensive de Kiev de l’été 2023 et alors que l’armée russe grignote progressivement du terrain, notamment dans le Donbass, cible prioritaire du Kremlin. De son côté, épuisée par deux ans de combats, l’Ukraine est à la peine face à l’armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d’armement et de munitions.

Les forces ukrainiennes manquent notamment de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les attaques quotidiennes russes de drones explosifs et de missiles, à l’instar de la triple frappe mercredi à Tcherniguiv, qui a fait 18 morts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore quasiment tous les jours le manque d’aide des Occidentaux, après plus de deux ans de conflit à haute intensité.

Mi-mars, le chef de l’État ukrainien avait jugé «d’importance critique» une décision rapide du Congrès américain sur le déblocage de l’aide à son pays, confronté simultanément à des difficultés pour enrôler des volontaires dans l’armée. «Nous avions besoin de cet argent hier, pas demain, pas aujourd’hui», a appuyé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal dans un entretien à la BBC.

Une aide bloquée par les républicains

Cette aide financière a déjà été approuvée par le Sénat à majorité démocrate, mais reste bloquée au Congrès, les représentants républicains, soutenant Donald Trump, faisant la sourde oreille à six mois de la présidentielle. Le président américain Joe Biden, qui pousse pour l’adoption de ce texte, s’est lui à nouveau dit mercredi «très favorable» à cette enveloppe, évoquant dans les colonnes du «Wall Street Journal» «un moment charnière». L’issue du vote n’en reste pas moins incertaine à ce stade.

Pourtant, sur le terrain, la dynamique n’est pas à l’avantage de l’Ukraine, dont près de 20% du territoire reste occupé par la Russie. Deux personnes ont été tuées jeudi dans de nouveaux bombardements russes, selon les autorités locales. Et les attaques russes visant les infrastructures énergétiques restent très fréquentes malgré les tentatives de l’armée ukrainienne de protéger ces sites.

Rationner l'électricité

Face à cette situation, le ministère ukrainien de l’Énergie a appelé jeudi la population et les entreprises à limiter leur consommation d’électricité le soir «pendant les heures de pointe» (de 19h à 22h), relayant la demande de l’opérateur privé d’électricité DTEK. Le ministère a notamment justifié cette décision par «l’augmentation de la charge sur le réseau électrique qui découle» de ces frappes russes répétées.

En représailles, l’Ukraine vise régulièrement des raffineries ou des sites militaires sur le sol russe dans le but de perturber la chaîne logistique d’approvisionnement vers les troupes engagées sur le front.

Jeudi, le renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué une frappe «réussie» la veille sur un aérodrome militaire russe en Crimée annexée, «détruisant ou endommageant gravement» des lanceurs de systèmes S-400, des équipements radar et un centre de contrôle de défense antiaérienne.

(afp)

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