L'Union européenne ne veut pas d'une marque Pablo Escobar

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Une société portoricaine voulait utiliser le nom du narcotrafiquant pour vendre divers produits en Europe.

Une photo de Pablo Escobar en 1988.

Une photo de Pablo Escobar en 1988.

Gamma-Rapho via Getty Images

«Pablo Escobar» ne peut pas être une marque enregistrée dans l’Union européenne, a tranché mercredi la justice, déboutant une société portoricaine qui souhaitait utiliser le nom du célèbre narcotrafiquant colombien mort en 1993 pour vendre divers produits et services dans l’UE.

Le Tribunal de l’UE a donné raison à l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO en anglais) qui avait refusé l’enregistrement de cette marque jugée «contraire à l’ordre public et aux bonnes moeurs».

La société Escobar, établie sur le territoire américain de Porto-Rico et qui souhaitait utiliser dans l’UE la marque «Pablo Escobar», avait ensuite contesté en justice la décision de l’EUIPO. La juridiction, établie à Luxembourg, a expliqué en substance que cette agence européenne avait correctement motivé son refus, en se basant notamment sur la perception négative du nom Escobar par le public espagnol, celui qui en Europe est le plus susceptible de le connaître.

Pablo Escobar, fondateur et patron du cartel de Medellin, tué par la police en 1993 dans cette ville colombienne, est «publiquement perçu, en Espagne, comme un symbole d’une criminalité organisée, responsable de nombreux crimes», a relevé le tribunal. Ainsi l’EUIPO a bien fait d’estimer que les Espagnols, et par extension tous les consommateurs européens, risquaient d’associer davantage son nom à ces «crimes et souffrances» découlant du narcotrafic «plutôt qu’à ses bonnes actions éventuelles en faveur des pauvres en Colombie», comme le défendaient les promoteurs de la marque.

Présomption d'innocence

La demande d’enregistrement du «signe verbal» Pablo Escobar par la société Escobar Inc. remonte à 2021. Celle-ci avait contesté le refus de l’EUIPO en y voyant une violation du droit à la présomption d’innocence du narcotrafiquant colombien (jamais condamné au pénal). Le tribunal de l’UE n’a pas précisé mercredi ce qu’incluait le «vaste éventail de produits et services» proposé par cette société.

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