ChâtimentLes pédiatres britanniques veulent abolir la fessée
Déjà interdite en Écosse et au Pays de Galles, cette punition reste possible en Angleterre et en Irlande du Nord.
La fédération des pédiatres britanniques a appelé mercredi à interdire la fessée en Angleterre et en Irlande du Nord, critiquant la loi actuelle, «dangereusement vague», car elle permet selon elle des châtiments «raisonnables» contre les enfants.
L’Écosse a adopté en 2019 une loi pour interdire la fessée, devenant la première nation des quatre constituant le Royaume-Uni à ériger en infraction pénale les punitions corporelles à l’encontre des enfants. Le Pays de Galles a suivi ce chemin en 2022.
Le Collège royal de la pédiatrie et de la santé infantile appelle mercredi à faire de même en Angleterre et en Irlande du Nord, en supprimant de la loi «l’argument de la punition raisonnable».
Des lois actuelles injustes
Cette institution demande aux partis politiques de «prendre des engagements significatifs sur cette question importante concernant les droits des enfants», alors que des élections législatives doivent avoir lieu cette année au Royaume-Uni.
«Les lois actuelles sur la punition physique sont injustes et dangereusement vagues», juge le pédiatre Andrew Rowland, responsable au Collège royal de la protection de l’enfance. «Elles créent une zone grise dans laquelle certaines formes de châtiments corporels peuvent être légales alors que d’autres ne le sont pas», explique-t-il.
Ce pédiatre raconte être «régulièrement» dans la situation où des violences physiques ont été commises contre un enfant, mais avoir du mal à expliquer les règles aux parents, en raison de l’ambiguïté de la loi. «Ce manque de clarté de la loi peut même ajouter de la complexité à identifier des cas de maltraitance d’enfants», explique-t-il.
«Aux parents de discipliner leurs enfants»
Mais une membre du gouvernement conservateur a écarté mercredi matin tout changement, jugeant que la loi actuelle en Angleterre était «très claire». Et «il appartient aux parents de discipliner leurs enfants», a affirmé sur la télévision Sky News la secrétaire d’Etat au Trésor Laura Trott.
La Suède a interdit les châtiments corporels contre les enfants dès 1979. Longtemps à la traîne en la matière, la Suisse devrait rejoinde le mouvement puisqu'en 2022, les Chambres fédérales ont transmis au Conseil fédéral une motion visant à ancrer le droit à une éducation sans violence dans la loi. Cette interdiction devrait donc bientôt être inscrite dans le Code civil.