PékinConférence en Suisse sur l’Ukraine: la Chine juge «qu’il reste encore beaucoup de travail»
La Suisse a annoncé la semaine dernière vouloir organiser les 15 et 16 juin une conférence sur la paix en Ukraine mais sans la présence de la Russie.
La Chine a jugé mercredi qu’il restait encore «beaucoup de travail à faire» avant la tenue potentielle d’une conférence en Suisse sur l’Ukraine, après des propos du chancelier allemand Olaf Scholz affirmant que Pékin semblait soutenir la réunion.
La Suisse a annoncé la semaine dernière vouloir organiser les 15 et 16 juin une conférence sur la paix en Ukraine mais sans la présence de la Russie.
En visite en Chine ces derniers jours, Olaf Scholz avait affirmé mardi en marge de sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping que Berlin et Pékin souhaitaient «se concerter de manière intensive et positive sur la promotion de l’organisation d’une conférence de haut niveau en Suisse».
Interrogé mercredi sur le fait de savoir si Pékin pousserait Moscou à participer à cette conférence, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a nuancé les propos du chancelier allemand.
«De ce que je sais, cette réunion est encore en préparation et il reste encore beaucoup de travail à faire», a-t-il indiqué lors d’un point presse régulier.
Lors de sa rencontre avec Olaf Scholz, Xi Jinping a déclaré que la Chine «soutenait la convocation en temps opportun d’une conférence de paix internationale reconnue par la Russie et l’Ukraine, avec une participation égale de toutes les parties et une discussion équitable de tous les plans de paix», a indiqué mercredi Lin Jian.
Des propos qui laissent penser que la Chine ne soutient pas la tenue de cette conférence en Suisse en l’état actuel de la situation, la Russie n’y participant pas.
Sur la crise ukrainienne, la Chine appelle au dialogue, s’oppose à tout recours à l’arme nucléaire et exhorte au respect de l’intégrité territoriale «de tous les pays» – sous-entendu Ukraine comprise.
Mais Pékin n’a jamais condamné publiquement Moscou pour l’invasion de l’Ukraine et appelle régulièrement à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie face à l’Otan.
La Chine et la Russie se rapprochent depuis plus d’une décennie en raison de leur dénonciation commune de ce qu’ils présentent comme l’hégémonie occidentale sur la scène internationale.
Les deux pays ont renforcé leur coopération économique, militaire et diplomatique depuis l’invasion de l’Ukraine.
Après l’annonce par la Suisse de l’organisation de la conférence, Moscou avait estimé que des pourparlers sur l’Ukraine en l’absence de la Russie n’avaient «aucun sens».