Votations fédérales du 9 juinLa campagne pour des primes à 10% du revenu est lancée
L'initiative socialiste aurait actuellement un soutien de 60% de la population, selon un sondage.
- par
- Eric Felley
«Stopper la folie des primes». Le comité en faveur de l'initiative socialiste pour des primes d'assurance maladie plafonnées à 10% du revenu, a lancé sa campagne ce mercredi à Berne. La coprésidente du PS Suisse, Mattea Meyer, a rappelé qu'au cours des 20 dernières années, «les primes avaient plus que doublé, tandis que durant la même période les salaires et les rentes n’ont guère augmenté».
L'initiative dite «d'allègement des primes», devrait soulager la classe moyenne d'une dépense captive devenue de plus en plus envahissante: «Aujourd’hui, les primes sont devenues inabordables, même pour la classe moyenne, constate Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse. Cela ne peut pas continuer ainsi. Le modèle du canton de Vaud le montre: avec le plafonnement des primes, comme le demande l’initiative au niveau national, nous avons maintenant la possibilité de soulager la population».
60% d'avis favorables
Un premier sondage Sotomo, commandé par le PS et réalisé à fin mars et au début avril, montre que 60% des personnes interrogées en ligne sont favorables au plafonnement des primes. L'initiative trouve du soutien à gauche naturellement, mais également à l'UDC (59%), comme ce fut le cas lors de la votation sur la 13ᵉ rente AVS.
Des primes insupportables
Le directeur de Caritas, Peter Lack, a fait part de ses observations sur le lien entre les primes et la précarité en Suisse: «Notre expérience dans les consultations de Caritas montre clairement que de plus en plus de personnes ne peuvent plus supporter la hausse des primes d’assurance-maladie. La réduction individuelle des primes agit de manière très ciblée contre la pauvreté, en particulier chez les familles. L’initiative d’allègement des primes renforce cet instrument efficace et garantit ainsi des soins de santé de base, indépendamment du revenu».
20% renoncent aux soins
Paradoxalement, plus les primes augmentent, plus il y a de personnes qui renoncent à aller chez le médecin. C'est le constat fait par Philippe Luchsinger, président de l'association des Médecins de famille et de l’enfance Suisse: «Près de 20 % de la population a renoncé à une visite chez le médecin l’année dernière pour des raisons financières. Avec l’initiative d’allègement des primes, nous améliorons l’accès de ces personnes à notre système de santé. Y compris pour les enfants».