BrésilSosie malgré lui, un avocat joue les Superman
Repéré au Comic Con de Sao Paulo, Leonardo Muylaert, 36 ans, ressemble en effet au superhéros.
Superman habite Brasilia. Mais il aurait pu lui-même l’ignorer s’il ne s’était pas rendu un jour à Sao Paulo. Les réseaux sociaux ont fait le reste.
En 2022, l’avocat brésilien Leonardo Muylaert, 36 ans, visitait le Comic Con de Sao Paulo, grand-messe dédiée à la culture comics, quand un autre visiteur l’a filmé avec son téléphone.
«C’est Clark Kent que je vois ici?», s’est interrogé ce dernier dans sa vidéo, qui a rapidement atteint des milliers de vues sur TikTok.
Leonardo Muylaert n’avait même pas de compte sur les réseaux sociaux, et ne s’imaginait nullement ressembler au journaliste binoclard capable de se changer en Superman.
Quelques semaines plus tard, il comprenait qu’il était devenu le «Superman brésilien», en raison de sa ressemblance frappante avec l’Américain Christopher Reeve, le plus célèbre acteur ayant interprété le super-héros au cinéma.
«C’était à la fois fou et amusant de voir qu’autant de personnes pensaient que je ressemblais à Superman», confie-t-il à l’AFP.
Il s’est vite pris au jeu: il a commandé un costume bleu à cape rouge sur internet et a commencé à voyager à travers le Brésil en incarnant Superman – prenant bien soin d’enlever ses lunettes.
Du haut de ses 2,03 m, ce colosse souriant visite hôpitaux ou écoles, pose pour des photos avec des curieux dans les rues et tente d’apporter un message d’espoir. Le tout sans réclamer un centime.
Il n’hésite plus à s’afficher sur les réseaux: son profil intitulé «tallclark» (le grand Clark) sur Instagram est suivi par plus de 115.000 personnes. Une de ses vidéos a été partagée sur le réseau social X par James Gunn, réalisateur des «Gardiens de la Galaxie» (2014) et du prochain film de la saga Superman.
Une Loïs pour Clark
Leonardo Muylaert peut compter sur sa compagne Helenise Santos, qui gère son agenda, filme ses vidéos et doit sans cesse répondre à la question: «Etes-vous Loïs Lane?»
Lors d’un voyage récent à Rio de Janeiro, il a fait le bonheur des patients et de l’équipe médicale de l’Institut de traumatologie et d’orthopédie (Into), un hôpital public.
«Sa présence donne le sourire à tout le monde. Cela nous donne une nouvelle énergie pour faire face à notre quotidien intense», dit le coordinateur de recherches de l’Into, Rodrigo Cardoso.
L’avocat, qui a étudié aux Etats-Unis grâce à une bourse pour jouer au basket, a distribué des cadeaux aux enfants hospitalisés et posé pour des dizaines de selfies.
Mais l’avenir du Superman brésilien reste incertain, en raison des très prosaïques obligations professionnelles. Quand il n’arbore pas son costume bleu et rouge, il revient à sa vie d’avocat spécialisé en droit civil.
Son rôle de super-héros «remplit un vide dans la routine de la vie de bureau, qui est parfois très solitaire», admet-il.
En costume-cravate dans son bureau de la capitale Brasilia, lunettes sur le nez, il ressemble à s’y méprendre à Clark Kent sur son lieu de travail à la ville, la rédaction du «Daily Planet».
«Parfois, quand on est plongé des heures dans la paperasse, on oublie l’importance des relations humaines (...). J’ai commencé à rendre service aux gens et les retours sont incroyables, donc ça me motive pour continuer».