La croissance de la France et de l’Allemagne en panne

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Prévisions économiquesLa croissance de la France et de l’Allemagne en panne

Le rapport sur l’économie mondiale du FMI vient d'être publié. Le fond a raboté ses prévisions pour ces deux piliers.

Les prévisions de croissance de la France et de l’Allemagne on tété rabotée de 0,3 point par rapport à janvier dernier.

Les prévisions de croissance de la France et de l’Allemagne on tété rabotée de 0,3 point par rapport à janvier dernier.

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La croissance de la France et de l’Allemagne sera nettement moins élevée qu’anticipé cette année et l’an prochain, pesant sur l’activité dans l’ensemble du bloc européen, a estimé mardi le Fonds monétaire international (FMI).

Dans son rapport sur l’économie mondiale publié mardi, le FMI rabote de 0,3 point par rapport à janvier ses prévisions de croissance pour les deux premières économies de la zone euro. Il envisage désormais une croissance de 0,2% pour Berlin et de 0,7% pour Paris cette année.

Dégradation

Après la récession enregistrée l’an dernier, l’économie allemande redémarre plus lentement que prévu: le FMI dégrade pour la troisième fois de suite sa prévision de croissance 2024 en raison notamment de la «faiblesse» de la consommation dans le pays.

Pour la France, c’est la deuxième dégradation de suite. Le FMI anticipait encore 1,3% de croissance à l’automne dernier.

L’Allemagne a ces derniers temps été décrite par beaucoup d’observateurs comme «l’homme malade de l’Europe», reprenant une expression employée à la fin des années 1990 après le contrecoup de la Réunification.

Impact chinois

La concurrence chinoise, l’effet de la transition verte sur l’industrie et la hausse des prix de l’énergie pèsent fortement sur l’économie allemande, souligne auprès de l’AFP Stéphane Colliac, économiste spécialiste de l’Allemagne et de la France au sein de la banque BNP Paribas.

La France subit de son côté l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, outre le contrecoup du ralentissement allemand, ajoute l’économiste.

«Le contexte géopolitique n’est pas favorable à la croissance et à la confiance», reconnaissait lundi une source au ministère français de l’Economie, mettant en avant les attaques de rebelles houthis en mer Rouge, les risques d’escalade au Moyen-Orient, et la persistance du conflit en Ukraine.

Paris trop optimiste?

Le gouvernement français a raboté en janvier sa propre prévision de croissance 2024 à 1%, mais elle reste encore trop optimiste au regard des attentes des grandes institutions économiques. La Banque de France vise 0,8%, l’OCDE 0,6% et la Commission européenne 0,9%.

La dégradations des prévisions pour les deux premières économies européennes auront logiquement un effet sur toute la zone euro cette année. Le FMI y prédit désormais une croissance de 0,8%, soit un recul de 0,1 point par rapport aux précédents chiffres.

«La croissance va augmenter cette année mais en partant de très bas», reconnait le FMI, citant comme facteurs négatifs les effets de la hausse des taux d’intérêt, du coût de l’énergie et les mesures d’économies mises en place à travers l’Europe pour lutter contre les déficits.

Espoir pour l'an prochain

L’économie européenne devrait toutefois retrouver du tonus l’an prochain selon le FMI qui entrevoit 1,5% de croissance, d’autant que la Banque centrale européenne (BCE) devrait commencer à baisser en juin ses taux d’intérêt et ainsi soutenir l’activité économique.

Mais là encore, les prévisions du FMI sont moins optimistes qu’en janvier: avec 1,4% et 1,3%, les anticipations de croissance pour la France et l’Allemagne sont en recul de 0,3 point par rapport à janvier, faisant baisser celle pour la zone euro de 0,2 point.

Autre poids lourd européen, l’Italie devrait enregistrer une croissance de 0,7% cette année selon le FMI, une prévision inchangée, mais son économie croîtra bien moins vite qu’anticipé l’an prochain, avec 0,7% contre une précédente estimation de 1,1%.

À l’inverse de ses voisins, l’Espagne affichera une croissance vigoureuse, avec 1,9% cette année (+0,4 point) et 2,1% l’an prochain (inchangé).

(AFP)

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