Couchepin: «Tout bien considéré, cette décision est un progrès»

Publié

Suisse condamnéeCouchepin: «Tout bien considéré, cette décision est un progrès»

L'ex-conseiller fédéral estime que la Cour européenne des droits de l'Homme a finalement bien fait de sanctionner notre pays.

Eric Felley
par
Eric Felley
Pascal Couchepin en 2007 lorsqu’il était à la tête du Département fédéral de l’intérieur.

Pascal Couchepin en 2007 lorsqu’il était à la tête du Département fédéral de l’intérieur.

Patrick Martin/TX Group

L'ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin va provoquer quelques grincements de dents ou quelques haussements d'épaules parmi ses collègues du PLR. Dans la chronique qu'il tient dans «Le Nouvelliste», il revient sur la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme de mardi dernier, 9 avril.

Il parle d'une décision qui a provoqué «des réflexes d'indignation à la droite de la droite et des transes jubilatoires dans le camp opposé. ni l'un ni l'autre ne paraissent justifiés. Assainir l'environnement est une tâche qui ne peut réussir qu'au niveau mondial. Chaque pays doit apporter sa contribution».

Droits de l'homme étendus

L'ancien conseiller fédéral explique ensuite le contexte des efforts internationaux (accords de Kyoto, Paris, Rio ou Dubaï) pour parvenir à des résultats globaux pour le climat, mais «où il n'y a pas de sanctions en cas de non-réalisation des promesses, sinon la catastrophe collective climatique». Dans ce contexte, la CEDH s'est prononcée sur la question du climat dans le cadre de l'article 8 de la convention sur les droits de l'homme: «La nouveauté est que cette fois-ci, le tribunal a étendu sa définition des droits de l'homme au domaine de l'environnement».

Pour lui, cette décision n'enfreint pas la séparation des pouvoirs, car la CEDH ne dit pas à la Suisse ce qu'elle doit faire «en détail», mais «constate simplement que les mesures prises ne permettront pas d'aboutir en Suisse aux engagements pris. Ce qui est la réalité».

Jurisprudence

Pascal Couchepin promet qu'il va se plonger dans lecture du jugement de 300 pages, où «chacun pourra y trouver ce qu'il cherche: l'indignation du côté de la droite dure et fermée à l'autosatisfaction à gauche». Il note que la décision concernant la Suisse fera jurisprudence pour tous les membres du Conseil de l'Europe, avant de trancher dans sa conclusion: «Tout bien considéré, cette décision est un progrès».

Ton opinion

101 commentaires