«Fallout» confirme qu'un jeu vidéo adapté n'est plus méprisable

Publié

Série«Fallout» confirme qu'un jeu vidéo adapté n'est plus méprisable

Diffusée sur Prime Vidéo, la série homonyme se révèle être de qualité respectable.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet
Dans l'un des trois arcs narratifs de «Fallout», l'écuyer Maximus (Aaron Moten) sert un «chevalier» lourdement armé. Cela ne va pas durer.

Dans l'un des trois arcs narratifs de «Fallout», l'écuyer Maximus (Aaron Moten) sert un «chevalier» lourdement armé. Cela ne va pas durer.

DR

Diffusée en intégralité sur Prime Vidéo depuis jeudi dernier, la série «Fallout» n'a pas à rougir de son origine vidéoludique. C'est une bonne nouvelle dans un contexte ou, depuis que le jeu vidéo existe, toute tentative de mise en fiction ne pouvait donner naissance, par incompétence ou mercantilisme, qu'à un navet innommable ou, au mieux, à un nanar navrant. On pense en particulier au premier long métrage qui s'inspirait des aventures de Mario et de Luigi, «Super Mario Bros.», en 1993, et de toutes les adaptations de jeux de baston, du genre «Street Fighter» avec ou sans Jean-Claude Van Damme.

Une bande-annonce de «Fallout»

Prime video

Depuis quelques années, les choses vont mieux. Au sommet du prestige, le jeu «The Last of Us» a donné naissance à une série de qualité et on ne s'étouffe plus en découvrant «Halo» ou «The Witcher» sans que ces séries se hissent forcément au niveau de l'Olympe.

«Fallout» réalise pour sa part l'exploit en privilégiant le ton décalé, caustique et sarcastique dans lequel baignaient déjà les jeux vidéo. La série s'inspire plus à l'évidence de «Fallout 4», un des derniers opus sorti sur PC et consoles sous la bannière du studio Bethesda.

Tout commence dans les années 50

Le jeu, et la série, imaginent que dans les années 50, l'Amérique avait basé sa prospérité, sa puissance et sa force de dissuasion sur le nucléaire, mais que le pire (un anéantissement du continent sous une pluie de bombes atomiques supposément chinoises) survient. En anticipation de l'apocalypse, l'entreprise Vault-Tec avait pris soin de concevoir des abris sous-terrain pour mettre en sureté une population de privilégiés afin de permettre à l'humanité de réintroduire la «civilisation» en surface une fois les retombées redevenues acceptables. En attendant, les élus vivent cloitrés. Et les irradiés, déchirés en factions, survivent dans des terres désolées, infestées de créatures mutantes. L'action de la série commence dans l'un de ces abris, plus de 200 ans après le premier anéantissement.

Sans crier au chef-d'œuvre — tout en constatant que la communauté des «gamers» semble percevoir les huit épisodes qui constituent la première saison comme étant solides —, on abonde: «Fallout» est une bonne série. Sa fidélité au lore des jeux vidéos est patente, mais il n'est pas pour autant indispensable d'y avoir joué pour comprendre les trois arcs narratifs qui structurent cette première partie. Le compromis fonctionne. Le gamer y trouve à manger. L'amateur découvre un univers original, totalement improbable, mais doté d'une belle cohérence.

La mise en place est assez virtuose et le dénouement donne une information cruciale. La production est de plus suffisamment luxueuse pour donner à l'amateur d'uchronie et de science-fiction de quoi nourrir son intérêt. On ne voit le plat du jour mal passer que pour la catégorie de spectateurs dotés d'un estomac délicat et rétifs à un certain second degré teinté d'ironie.

Ton opinion

0 commentaires