Plus de 60 membres d'une même famille tués en deux frappes

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Conflit Israël-HamasPlus de 60 membres d'une même famille tués en deux frappes

À Gaza, les Tabatibi ont perdu 25 des leurs lors d'un bombardement la nuit dernière. 36 autres avaient péri il y a un mois.

Les décombres dans l'immeuble dans lequel s'était réunie la famille, dans le quartier d'al-Daraj, à Gaza.

Les décombres dans l'immeuble dans lequel s'était réunie la famille, dans le quartier d'al-Daraj, à Gaza.

AFP

Les Tabatibi se sont jetés sur les routes de Gaza pour fuir la guerre: en moins d’un mois, les bombes de l’armée israélienne sont tombées par deux fois à l’endroit où ils avaient trouvé refuge, tuant une soixantaine de membres de la famille.

La dernière frappe s’est produite dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier densément peuplé d'al-Daraj, dans la ville de Gaza (nord), tuant au moins 25 membres de la famille Tabatibi, a déclaré un parent à l’Agence France Presse.

Dans une rue étroite, l’immeuble de six étages dans lequel ils logeaient était toujours debout, tant bien que mal, les balcons tout juste retenus à la façade, le rez-de-chaussée carbonisé, l’intérieur jonché de gravats, selon des images tournées par l’AFP.

«Nous n’avons pas entendu de missile tomber ou quoi que ce soit, nous étions tous endormis», a raconté Khaled al-Tabatibi, un membre survivant de la famille, en larmes. «Notre maison, mes sœurs, leurs enfants, leurs filles, tous sont martyrisés, tous sont en morceaux».

Ziyad Dardas, un voisin, est sous le choc. Son frère a été blessé dans la frappe.

«C’est de la folie», a-t-il dit en accusant dirigeants palestiniens et israéliens de porter la responsabilité de la tragédie. «Je demande à l’Autorité (palestinienne), aux dirigeants du Hamas: Ça ne suffit pas comme ça?»

Les morts et les blessés ont été transportés à l’hôpital al-Chifa de Gaza, selon des médias. Hôpital en grande partie détruit lors d’une récente opération militaire israélienne.

Premier drame le 15 mars

La famille est endeuillée pour la deuxième fois en moins d’un mois. Le 15 mars, les Tabatibi s’étaient réunis à Nuseirat, dans le centre du petit territoire palestinien, pour manger ensemble à l’occasion du premier vendredi du ramadan.

Une frappe aérienne avait touché l’immeuble où ils se trouvaient alors que les femmes préparaient le repas, tuant 36 membres de la famille, avaient indiqué des témoins à l’époque.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, a fourni le même bilan, attribuant à Israël la responsabilité de la frappe.

L’armée israélienne avait alors indiqué avoir ciblé deux «agents terroristes», sans donner plus de détails.

«Tombées en martyrs»

«Ils ont bombardé la maison alors que nous nous y trouvions. Ma mère et ma tante préparaient le repas de sahur» pris à l’aube avant le jeûne. «Elles sont toutes tombées en martyrs», avait témoigné Mohammed al-Tabatibi à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa où reposaient les corps de ses proches.

Le ministère de la Santé du Hamas estime à 33'634 le nombre de morts jusqu’à présent dans la bande de Gaza, en majorité des civils, dus à l’offensive aérienne et terrestre lancée par Israël en représailles à l’attaque sanglante du Hamas sur son sol le 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, entraînant la mort de 1170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir des données officielles israéliennes.

(afp)

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