Pop cultureO.J. Simpson au cinéma, ça valait le jus
De «La tour infernale» à la saga «Y a-t-il un flic...» en passant par la pub, l'ancien athlète américain, décédé mercredi, a très vite été omniprésent sur les écrans.
- par
- Laurent Flückiger
O.J. Simpson, décédé d'un cancer à 76 ans le 10 avril, était une icône de la culture pop américaine. Il y a eu son acquittement lors du «procès du siècle» et ses exploits d'athlète dans la NFL, mais c'était aussi une figure omniprésente sur les écrans, au cinéma, à la TV et dans les publicités.
Dès le début de sa carrière dans le football américain, O.J., surnommé «Juice» («Jus») apparaît dans des séries. C'est furtif dans «L'homme de fer» et «Dragnet», en 1968, puis un peu plus conséquent à partir de 1969 dans des épisodes de «Médecins d'aujourd'hui», «Sam Cade», «Here's Lucy».
En 1974, le cinéma lui tend les bras: il joue dans «La tour infernale», film catastrophe qui remportera trois Oscars. Aux côtés de Paul Newman, Steve McQueen, William Holden ou Faye Dunaway, il interprète le chef de la sécurité Harry Jernigan. C'est même lui qui sauve un chat et, à la fin de l'histoire, l'offre à Fred Astaire.
En 1977, il tourne dans «Capricorn One» de Peter Hyams mettant en scène une fausse mission spatiale vers Mars avec des images tournées sur Terre dans un hangar. Il est l'un (plutôt taiseux) des trois astronautes, le commandant John Walker.
Il aurait dû jouer Terminator
Deux ans plus tard, son nom est écrit en troisième, après Sophia Loren et James Corburn, sur l'affiche du thriller britannique «L'arme au poing». Le footballeur, qui termine sa carrière chez les San Francisco 49ers, est imposé au réalisateur, Michael Winner, qui n'apprécie pas. Il se ravisera dans la presse:« Maintenant, je suis heureux qu'on me l'ait donné parce que ce qui lui manque en expérience, il le compense par son charisme.»
En 1984, O.J. Simpson aurait dû jouer Terminator. Il avait été casté en premier avant que le réalisateur James Cameron sente qu'il n'était «pas crédible en machine à tuer», avait confié Arnold Schwarzenegger à «The Independent» en 2019. À la place, on le retrouve dans un drame sur un chien arraché à son propriétaire, «Hambone and Hillie» (1984) et, dès 1985, dans cinq épisodes de la sitcom de HBO «1st & Ten» sur une équipe fictive de football, les California Bulls. Jusqu'à ce qu'il décroche, à 40 ans, son rôle le plus célèbre: Nordberg dans les films «Y a-t-il un flic...».
Le partenaire du lieutenant Frank Drebin
L'ancien footballeur interprète le meilleur ami et partenaire du lieutenant Frank Drebin, policier dans la brigade spéciale de la police de Los Angeles. On le retrouvera aux côtés de Leslie Nielsen dans «Y a-t-il un flic pour sauver la reine?» (1988), «Y a-t-il un flic pour sauver le président?» (1991) et «Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood?» (1994).
«Dans nos films, nous choisissons toujours des gens précisément parce qu’ils n’ont jamais joué dans une comédie», avait expliqué le réalisateur David Zucker en 2023 pour son casting d'O.J. Simpson en Nordberg. Ce qui lui a peut-être permis de jouer encore un flic dans un film à oublier, «CIA Code Name: Alexa» (1992), aux côtés des deux futures stars de la série «Le rebelle»: Lorenzo Lamas et Kathleen Kinmont.
En 2016, vingt-deux ans après avoir été inculpé pour double meurtre, O.J. Simpson est lui-même au centre d'une série. «American Crime Story: The People vs. O.J. Simpson», produite par Ryan Murphy, se penche sur son retentissant procès. C'est l'acteur Cuba Gooding Jr. qui l'incarne. À noter que la comédienne Susan Beaubian, qui interprète la femme de Nordberg dans «Y a-t-il un flic pour sauver la reine?» joue le rôle d'un juré dans cette série.
Dans la publicité
Intronisé au College Football Hall of Fame, O.J. Simpson est bien évidemment apparu dans de nombreuses publicités à la télé américaine. En 1975, il signe un contrat avec Hertz. Il est l'un des premiers athlètes à devenir un phénomène de culture pop, au point que le «Washington Post» le qualifiera plus tard de «Rent-a-Star». Durant vingt ans, les Américains le voient vanter la rapidité du service de l'entreprise avant que la marque le lâche.
O.J. Simpson fait aussi la promotion de Chevrolet, Power Burst, RC Cola, Tree Sweet, Pioneer Chicken, Dingo, Boy's Club, mais notre spot préféré reste celui où, en 1980, il vole à travers un aéroport jusqu'à sa voiture de location. À l'époque, l'atterrissage avait été tout en douceur.